CIO Lens Q3 2025 : l’incertitude règne, mais les marchés atteignent de nouveaux sommets – pourquoi ?
Nos experts en investissement évoquent la forte incertitude qui règne sur les marchés financiers et la manière d’y faire face en se concentrant sur les tendances à moyen terme.
Authors
Dans le CIO Lens de ce trimestre :
- Johanna Kyrklund, Group Chief Investment Officer, explique pourquoi la stabilité du marché obligataire est essentielle pour que les marchés gardent leur calme dans un contexte de forte incertitude politique.
- Notre équipe d’investissement multi-actifs fait le point sur sa vision de l’allocation d’actifs sur les marchés cotés, y compris les raisons qui l’ont poussées à élargir son exposition régionale aux actions et continue de préférer l’or comme moyen de diversification.
- Nils Rode, Chief Investment Officer de Schroders Capital, explique pourquoi la sélectivité et la diversification restent essentielles pour exploiter le potentiel de performance et de résilience des marchés privés.
- Andy Howard, Global Head of Sustainable Investment, souligne l’importance croissante de l’adaptation au changement climatique pour garantir la résilience de nombreuses entreprises et portefeuilles d’investissement.
- Le groupe Schroders Economics présente ses prévisions centrales actuelles et ses scénarios de risque. L’incertitude politique fait que les risques qui entourent les prévisions centrales restent élevés.
L’incertitude règne, mais le marché obligataire détient la clé – Johanna Kyrklund, Group Chief Investment Officer
Ces derniers mois ont été inhabituels en ce sens que je me suis interrogée plus que jamais sur la direction que prennent les marchés, même lorsque je promène mon chien le week-end, mais en fin de compte, l’issue est plutôt anodine. Le président Trump a bousculé les règles économiques, mais les marchés semblent relativement sereins : pourquoi ?
Comme je l’ai déjà évoqué, les politiques de Trump sont symptomatiques d’un changement à moyen terme dans le consensus politique : passer de la rectitude à la prodigalité budgétaire, passer de la mondialisation au protectionnisme et passer de taux zéro à une politique monétaire plus stricte.
L’une de mes lectures préférées est « Player Piano » de Kurt Vonnegut et dans ce livre, l’un des personnages déclare : « Sans tenir compte des souhaits des hommes, toutes les machines, toutes les techniques ou toutes les formes d’organisation qui peuvent économiquement remplacer les hommes remplacent les hommes. Ce remplacement n’est pas nécessairement mauvais, mais le faire sans tenir compte des souhaits des hommes est de l’anarchie.
Les sociétés occidentales ont été profondément perturbées par la mondialisation et l’innovation technologique. En conséquence, le citoyen moyen n’a pas constaté d’amélioration de son niveau de vie. La croissance des salaires a été anémique cette dernière décennie et l’insécurité de l’emploi s’est accrue. Dans ce contexte, un retour de bâton contre le consensus libéral et le retour de politiques plus populistes ne sont pas si étonnants.
Le passage à une politique budgétaire plus expansionniste ces dernières années a stimulé la croissance nominale, ce qui continue de soutenir les bénéfices des entreprises. De ce point de vue, les politiques populistes peuvent être bénéfiques pour les places boursières.
Le principal nuage qui se profile à l’horizon du point de vue de la croissance est clairement l’incertitude qui entoure les droits de douane, avec un manque de clarté concernant leur taux définitif et les possibles exemptions. Le report par le président Trump de la date limite pour négocier des accords commerciaux du 9 juillet au 1er août n’a guère contribué à apaiser les tensions, car il s’est accompagné d’un discours de plus en plus agressif à l’égard des principaux partenaires commerciaux des États-Unis.
Comme évoqué plus haut, les réactions du marché aux nouvelles menaces tarifaires sont devenues plus modérées au fil du temps, ce qui suggère que les investisseurs considèrent de plus en plus ces annonces comme un point de départ dans le cadre d’un processus de négociation plus large. Bien que cette interprétation se soit avérée en grande partie correcte jusqu’à présent, elle introduit le risque que les marchés finissent par sous-estimer la volonté du président américain de mettre en œuvre des tarifs nettement plus élevés que ce qui est actuellement prévu.
Notre scénario de référence reste celui d’un taux de taxe effectif de 12 % - le niveau le plus élevé de l’histoire de l’après-guerre, mais qui implique que des accords seront conclus. Cela nous amène à considérer que le risque de récession aux États-Unis est faible, d’autant plus que le marché de l’emploi reste solide et que les prix de l’énergie sont contenus.
Dans l’ensemble, nous restons positifs vis-à-vis des actions, mais les risques sont orientés dans une direction stagflationniste pour les États-Unis, à mesure que les effets décalés des droits de douane commenceront à impacter l’économie.
Toutefois, le frein le plus important concernant les actions est la mesure dans laquelle les marchés obligataires peuvent absorber les niveaux d’endettement grandissants qui résultent de l’augmentation des dépenses publiques. James Carville, conseiller politique du président Clinton, a déclaré : « J’aimerais revenir sous forme du marché obligataire. Vous pouvez intimider tout le monde".
Jusqu’à présent, l’administration Trump s’est intéressée au marché obligataire et semble comprendre l’importance de sa stabilité. Les anticipations d’inflation restent sous contrôle. Dans l’ensemble, les signes sont toujours bénins, mais je surveille néanmoins quelques tendances :
- Tout d’abord, la pentification de la partie longue de la courbe des taux. Les rendements des obligations à long terme augmentent plus rapidement que ceux des obligations à court terme, ce qui suggère que les préoccupations concernant les dépenses sont progressivement prises en compte dans les valorisations des obligations. Il ne fait aucun doute que l’extrémité longue des courbes devient plus volatile.
- Deuxièmement, nous devons surveiller la manière dont Trump traite la Réserve fédérale (Fed) ; une banque centrale crédible est essentielle au bon fonctionnement du marché obligataire, et la manière dont la succession du président de la Fed, Jerome Powell, sera gérée sera analysée de près.
Compte tenu de l’accroissement des niveaux d’endettement, nous continuons de considérer les obligations comme une source opportune de rendement, mais pas comme une source de diversification. Comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, nous privilégions l’or à cette fin.
Enfin, un mot sur le dollar américain. En discutant avec des clients du monde entier, je constate que les allocations stratégiques au billet vert font l’objet d’un examen. Après des années de forte surperformance des États-Unis, les niveaux de départ de l’exposition au dollar sont assez élevés et il est admis qu’une certaine diversification est nécessaire. Cependant, ces changements prendront du temps. Le dollar continue d’offrir une liquidité inégalée et il faut donc faire attention à ne pas en faire trop sur cette histoire.
Comme toujours, lorsqu’ils sont confrontés aux gros titres quotidiens, il est important pour les investisseurs de rester concentrés sur les tendances à moyen terme. Le consensus politique a évolué, les corrélations entre classes d’actifs ont changé, les entreprises dans lesquelles nous investissons sont perturbées, mais à bien des égards, notre travail en tant que gérants actifs reste inchangé : analyser les fondamentaux des entreprises et des pays, examiner le risque sous tous les angles, prendre des décisions dans un contexte d’incertitude, et être vigilants mais patients dans notre quête de performances supérieures.
Points de vue sur l’allocation d’actif sur les marchés cotés – Équipe d’investissement multi-actifs
Actions (+)+
Nous avons abaissé notre opinion sur les actions à neutre au début du deuxième trimestre en réponse au « Jour de la libération », alors qu’une politique commerciale agressive ternissait les perspectives à court terme concernant la croissance et l’inflation. Le choc de marché qui en a résulté était auto-infligé, et nous sommes restés conscients qu’un revirement de politique pourrait déclencher un prompt redressement.
Par la suite, une pause de 90 jours sur les droits de douane réciproques entre les États-Unis et la Chine a contribué à désamorcer les tensions, réduisant le risque d’un arrêt soudain des échanges commerciaux et d’une forte augmentation du chômage. Dès lors, nous estimons que le risque de récession a diminué. Nous avons ainsi rehaussé notre opinion sur les actions à positive et maintenu cette posture jusqu’à la fin de la période, malgré la volatilité persistante de l’actualité liée aux droits de douane. Jusqu’à présent, l’évolution du commerce depuis le « Jour de la libération » est restée globalement conforme à notre scénario central. L’incertitude économique persiste, et nous devons surveiller son impact sur le comportement des entreprises, mais certains des risques négatifs sont plus limités. Nous avons abandonné l’accent mis sur les actions américaines en faveur d’une exposition plus diversifiée sur le plan géographique, en nous étendant à des régions telles que l’Europe, le Japon et les marchés émergents.
Emprunts d’État (0) 0
Nous avons maintenu une position neutre sur les emprunts d’État tout au long du trimestre. Bien que les valorisations se soient améliorées, en particulier après la forte correction d’avril, les inquiétudes entourant le gonflement de la dette américaine et la persistance de l’inflation ont limité notre conviction. Ces facteurs ont limité l’attrait défensif des bons du Trésor américain. En revanche, les Bunds allemands sont devenus notre exposition préférée en tant que position refuge. La situation budgétaire de l’Allemagne est vouée à demeurer sous contrôle et l’inflation devrait rester maîtrisée.
Matières premières (0) 0
Nous avons adopté une position neutre sur l’ensemble des matières premières. Au début du trimestre, nous avons abaissé à neutre notre opinion sur les métaux industriels en réponse à l’escalade de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Nous avons maintenu une vision positive sur l’or, qui s’est distingué comme source de diversification privilégiée dans un contexte d’inquiétudes budgétaires et de tensions géopolitiques. À l’inverse, nous avons maintenu une opinion négative des marchés de l’énergie qui semblent déséquilibrés en raison de l’augmentation de l’offre. Bien que les récentes tensions géopolitiques aient provoqué une flambée des cours du pétrole, nous nous attendons à ce que les prix finissent par baisser, l’offre l’emportant sur la demande, à supposer que l’incertitude actuelle se dissipe.
Crédit (0) 0
Nous avons abaissé notre opinion sur le crédit à négative au début du deuxième trimestre. L’incertitude politique incitait les entreprises à se comporter de manière prudente et les valorisations étaient élevées. Cela était particulièrement vrai aux États-Unis, où nous avons estimé que les spreads sous-évaluaient la volatilité des marchés actions et nous nous attendions à ce que leur creusement se poursuive par rapport aux niveaux actuels. Cependant, vers la fin du trimestre, nous sommes revenus à la neutralité. Les valorisations restent élevées, en particulier aux États-Unis, mais les perspectives de croissance se stabilisent alors le risque extrême cyclique s’atténue et que la confiance des ménages résiste.
Source : Équipe d’investissement multi-actifs de Schroders, juillet 2025. Remarque : + signifie une opinion positive, 0 signifie neutre, - signifie une opinion négative, les crochets signifient l’opinion à la fin du trimestre précédent.
Perspectives d’investissement sur les marchés privés au 3T 2025 : comment gérer l’incertitude – Nils Rode, Chief Investment Officer, Schroders Capital
L’incertitude reste le thème dominant de l’économie mondiale. Les changements majeurs apportés à la politique américaine depuis le début de l’année, notamment en ce qui concerne les droits de douane, l’immigration et la défense, continuent de présenter des risques susceptibles d’avoir un impact sur la croissance, l’inflation et la trajectoire des taux d’intérêt.
En outre, tout en offrant des opportunités à court et moyen terme en soutenant potentiellement la croissance, les récentes lois fiscales et budgétaires accommodantes aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Europe continentale ont fait craindre pour la soutenabilité de la dette publique. L’escalade des hostilités au Moyen-Orient le trimestre dernier, conjuguée au conflit en cours en Ukraine, constituent des facteurs de risque supplémentaires.
Face à ces vents contraires, le potentiel des marchés privés à aider les investisseurs à gérer l’incertitude globale n’a sans doute jamais été aussi important pour les investisseurs.
Avec un ralentissement plus large des marchés privés en termes de levées de fonds, de nouvelles transactions et des sorties, qui en sont à leur quatrième année, les valorisations et les rendements des marchés privés sont globalement attractifs en termes absolus et relatifs – et il existe des opportunités spécifiques dans toutes les classes d’actifs privés pour accroître la diversification, la résilience et la performance des portefeuilles.
Nous prônons la sélectivité et la diversification pour gérer le changement
Les marchés privés ont toujours offert une certaine protection contre la volatilité des marchés cotés et ont souvent prospéré dans des contextes d’incertitude. Nous l’avons déjà montré dans notre étude sur la performance du private equity en période de crise ces 25 dernières années.
Nous pensons que, dans l’environnement de marché actuel, certaines stratégies sur le marché privé présenteront des profils risque/rendement nettement meilleurs que d’autres. Par conséquent, nous encourageons les investisseurs à faire preuve de discernement dans le choix de leurs stratégies et de leurs placements.
De plus, la diversification entre les stratégies sur le marché privé est importante. Dans un marché où le risque idiosyncrasique lié aux annonces et aux changements de politique est élevé, la diversification des primes de risque est très bénéfique. Cette diversification peut être obtenue en combinant des stratégies moins corrélées, ou non corrélées, à la fois les unes aux autres et aux alternatives sur les marchés cotés, ainsi qu’au travers de stratégies et de solutions qui offrent elles-mêmes une diversification inhérente grâce à la mise en commun d’une variété d’expositions.
Nous considérons que les choix d’allocation les plus attractifs sur le marché actuel se caractérisent par tout ou partie des éléments suivants :
- Équilibre entre l’offre et la demande de capital, ce qui conduit à des valorisations et des rendements d’entrée favorables.
- Entreprises et actifs nationaux offrant une certaine protection contre les risques géopolitiques et les conflits commerciaux.
- Possibilité d’empocher des primes de risque découlant de la complexité, de l’innovation, de la transformation ou des inefficiences du marché.
- Protection robuste contre le risque de baisse grâce à un effet de levier limité ou l’adossement à des actifs.
- Réduction de la corrélation avec les marchés cotés, en raison d’expositions au risque distinctes.
Private equity : privilégier les transactions de moindre taille
Dans le domaine du private equity, se focaliser sur la croissance transformatrice, les entreprises locales et l’innovation multipolaire – c’est-à-dire une innovation qui se produit dans plusieurs endroits du monde, souvent en complémentarité – est selon nous un moyen de gérer l’incertitude.
Plus précisément, nous considérons que les rachats de petites et moyennes entreprises, les transactions secondaires initiées par les General Partners et le capital-risque en phase de démarrage sont des stratégies qui permettent d’accéder à ces tendances interdépendantes et qui sont particulièrement attractives et résilientes dans l’environnement actuel.
Dette privée et crédit alternatif : les stratégies spécialisées offrent des rendements attrayants et une diversification
Nous décelons des opportunités attrayantes dans le financement spécialisé, les prêts garantis par des actifs et la dette sur actifs réels, chacun donnant accès à des revenus stables et élevés ou diversifiant les flux de trésorerie, dans de nombreux cas en exploitant les inefficiences du marché du fait de la volatilité et de l’inflation persistantes.
En termes de diversification des revenus, les titres liés à l’assurance (ILS) sont attractifs en raison de leur combinaison de rendements élevés et de leur faible corrélation avec les marchés traditionnels.
Actions du secteur des infrastructures : la transition énergétique reste un thème clé pour accéder à des rendements potentiels à long terme
Le segment de la transition énergétique dans les infrastructures reste particulièrement intéressant dans l’environnement macroéconomique incertain actuel, en raison de sa forte corrélation avec l’inflation et de ses caractéristiques de revenu sûr.
Selon nous, les opportunités les plus attractives se situent actuellement en Asie et en Europe, où les gouvernements continuent de renforcer leurs engagements en matière de décarbonation. Aux États-Unis, il semble que le crédit d’impôt fédéral pour les énergies renouvelables sera éliminé progressivement à un rythme beaucoup plus rapide, ce qui pourrait déclencher une ruée vers la construction de nouvelles centrales.
Immobilier : 2025 semble vouée à être un bon millésime
Nous restons d’avis que 2025 devrait être un bon millésime pour l’investissement immobilier, avec des opportunités dans tous les secteurs et toutes les régions.
L’offre restreinte et les coûts de construction élevés soutiennent les revenus locatifs, même si les perspectives économiques restent assombries par des incertitudes, notamment les droits de douane et les risques de stagflation. Dans le même temps, les volumes de transactions dans l’ensemble de la classe d’actifs restent modérés mais se sont stabilisés, ce qui laisse entrevoir un plancher pour le marché.
Pourquoi l’adaptation au changement climatique est essentielle pour la résilience des entreprises et des portefeuilles – Andy Howard, Global Head of Sustainable Investment
La London Climate Action Week (LCAW) – un « jamboree » annuel d’événements, d’annonces et de rassemblements sur le thème du climat – a été étonnamment chargé cette année. Dans un contexte de défis politiques, d’abandons très médiatisés d’initiatives dans différents secteurs et de dégagements hors des fonds pour le climat, on aurait pu s’attendre à un agenda plus dépouillé. Mais alors que la dynamique s’accélérait ces deux derniers mois, la semaine a été marquée par le double du nombre d’événements par rapport à l’an dernier.
Cela nous rappelle qu’en dépit des vents contraires auxquels l’investissement climatique est confronté et du caractère plus négatif des gros titres, le tableau sous-jacent reste plus mitigé.
Aux États-Unis, où le président Trump a signé des décrets annulant de nombreuses politiques climatiques fédérales, la US Climate Alliance rassemble des gouverneurs d’États qui représentent plus de la moitié de la population et de l’économie américaines, et se concentrent sur « la sécurisation d’un avenir net zéro pour l’Amérique ».
Dans l’ensemble du secteur de l’investissement d’une part, les 12 à 18 derniers mois ont été marqués par des départs très médiatisés de groupes climatiques, et l’initiative Net Zero Asset Manager a suspendu bon nombre de ses activités en attendant de mener à bien un examen et une consultation sur sa stratégie future. D’autre part, l’analyse des 100 plus grands détenteurs d’actifs au monde (basée sur la dernière liste de l’Institut Thinking Ahead) montre que plus de 60 d’entre eux ont publié des plans de décarbonation et que ceux qui les ont renforcés au cours des 18 derniers mois sont plus nombreux que ceux qui les ont édulcorés (selon l’analyse par Schroders des déclarations publiques de ces détenteurs d’actifs).
Notre propre engagement à mesurer et à gérer de manière proactive les risques et les opportunités liés au climat au niveau des portefeuilles que nous gérons pour nos clients n’a pas changé. Notre engagement est envers nos clients, et nous estimons qu’une analyse réfléchie du climat et des mesures proactives sont nécessaires pour obtenir les résultats qu’ils attendent.
Les conséquences des impacts physiques accrus du changement climatique en termes de fréquence et de sévérité sont une préoccupation grandissante pour nous-mêmes et bon nombre de nos clients. Le décalage entre les émissions libérées et la réaction maximale de la température est d’environ une décennie en moyenne (de nombreuses études universitaires examinent cette relation, notamment Zickfeld et Herrington), ce qui signifie que l’avenir a effectivement déjà été écrit. L’augmentation des risques physiques semble inévitable et l’adaptation au climat ne fera que devenir plus importante pour assurer la résilience de bon nombre d’entreprises et de portefeuilles. Alors que les dommages tangibles causés par les impacts du changement climatique deviennent de plus en plus importants – ces cinq dernières années, les coûts économiques des pertes liées au climat ont atteint près de 50 % de plus qu’au cours de la décennie précédente – l’attention des investisseurs se concentre de plus en plus sur les risques et les opportunités que présente ce changement.
L’adaptation au climat a fait l’objet d’une moindre attention que les efforts de décarbonation, mais certains signes indiquent que l’attention se renforce. Alors que des analyses récentes montrent que chaque dollar investi dans l’adaptation peut rapporter plus de 10 dollars en avantages sociaux, il y a lieu d’accroître le soutien. Sachant par ailleurs que des analyses distinctes montrent que certains investissements peuvent générer des rendements moyens allant jusqu’à 27 %, il existe des opportunités d’élargir l’investissement climatique pour inclure ses conséquences inévitables.
À cet égard, l’adaptation au changement climatique était un thème central de la LCAW. Nos propres recherches et notre engagement s’appuient sur le travail que nous avons accompli dans ce domaine, notamment par le biais de stratégies d’investissement novatrices telles qu’un fonds axé sur l’amélioration de l’abordabilité et de l’accessibilité de l’assurance climatique.
Analyse de scénarios du Schroders Economics Group
L’incertitude économique et politique reste élevée. Le contexte mondial incertain et la croissance économique moins synchronisée font que les risques que comportent nos prévisions de référence restent élevés.
Scénario central
Résumé
Nos prévisions supposent que les pauses dans l’application des droits de douane toutes les pauses tarifaires deviennent permanentes et que les surtaxes sur les produits chinois s’établissent à 30 %, en parallèle à un tarif de 10 % sur le reste du monde. Les droits de douane américains se sont stabilisés globalement au niveau des hypothèses formulées lors de nos prévisions du premier trimestre, à environ 12 %. Nous n’avons pas apporté de changements majeurs à nos prévisions. Nous anticipons une croissance mondiale de 2,2 % en 2025 et de 2,7 % en 2026. Aux États-Unis, la croissance devrait atteindre 1,7 % cette année, contre 2,5 % précédemment, en raison de l’accumulation de stocks liée aux droits de douane, mais la croissance devrait rebondir à 2,4 % en 2026.
Impact macroéconomique
Dans le même temps, l’inflation mondiale devrait rester globalement inchangée. Aux États-Unis, l’inflation devrait s’établir à 3,1 % cette année et l’année prochaine sous l’effet d’un protectionnisme accru de la part de l’administration. Nous nous attendons toujours à ce que la Fed maintienne le statu quo cette année et réduise ses taux progressivement l’an prochain. En revanche, nous anticipons une nouvelle baisse des taux de la BoE cette année, puis sur leur maintien inchangés sur l’horizon prévisionnel. En Europe, l’amélioration de la situation sur le front de l’emploi et de l’inflation signifie que la BCE devrait désormais baisser ses taux à 2 %.
Droits de douane réciproques
Résumé
Les droits de douane réciproques sont rétablis au troisième trimestre de cette année, de sorte que les taxes douanières atteignent 145 % sur les produits chinois et 20 % sur les produits européens, alors que Trump poursuit une politique d’industrialisation agressive. Cela porterait le taux de taxe effectif des États-Unis à 32,3 %. Les partenaires commerciaux ripostent en imposant leurs propres droits de douane.
Impact macroéconomique
Déflationniste : un gel du commerce mondial, des réductions agressives des dépenses d’investissement et un effondrement de la confiance entraînent une récession mondiale. En parallèle, les droits de douane punitifs font grimper les prix des biens, mais les tensions sur les prix sont de courte durée, le ralentissement de la croissance et la baisse des prix des matières premières finissant par faire refluer l’inflation. Dans ce contexte, les banques centrales procèdent à des assouplissements plus importants que ne l’anticipent nos prévisions centrales.
L’art du deal
Résumé
À la suite de négociations et d’accords bilatéraux, le gouvernement américain abaisse à zéro les droits de douane supplémentaires pour tous ses partenaires commerciaux. Cependant, les droits de douane de 25 % sur l’acier, l’aluminium et les pièces automobiles devraient être maintenus afin de protéger les industries clés, ce qui entraîne une légère augmentation du taux de taxe effectif des États-Unis à 5,3 %.
Impact macroéconomique
Reflationniste : la suppression des droits de douane supplémentaires renforce la confiance et les dépenses des entreprises et des ménages américains. Cela se traduit par une croissance plus forte aux États-Unis et dans le reste du monde. Cependant, les tensions sur les prix persistent en conséquence et entraînent une hausse des prix des matières premières. Par rapport au scénario central, les banques centrales ont moins de marge de manœuvre pour réduire leurs taux à court terme et les rehausser en 2026.
Augmentation des dépenses militaires
Résumé
Face aux pressions géopolitiques persistantes, les pays membres de l’OTAN portent rapidement leur budget de la défense à 3 % du PIB. Les dépenses militaires du Royaume-Uni augmentent de 0,5 % du PIB et de 1,3 % du PIB dans la zone euro.
Impact macroéconomique
Reflationniste : l’augmentation des budgets de la défense se traduit par une activité économique plus forte, mais les avantages sont concentrés en Europe. Les États-Unis bénéficient légèrement de l’accélération de la croissance des marchés développés, mais l’augmentation des dépenses budgétaires devrait réduire la demande de produits chinois du secteur privé. Une croissance plus forte et une hausse des prix des matières premières entraînent une accélération de l’inflation, si bien que les banques centrales procèdent à un moindre nombre de baisses des taux.
Explosion de l’offre
Résumé
Ce scénario englobe des facteurs liés à l’offre, tels que la baisse des prix du pétrole, l’adoption plus rapide de l’intelligence artificielle (IA) et une plus grande déréglementation au niveau mondial, stimulant l’efficience et la productivité de l’économie mondiale. En particulier, l’accélération de la production de pétrole de l’OPEP et des États-Unis fait chuter les cours à 40 dollars le baril.
Impact macroéconomique
Accroissement de la productivité : la croissance économique est stimulée par la baisse des prix de l’énergie, l’augmentation des dépenses d’investissement et les gains d’efficience résultant d’une plus grande déréglementation. L’inflation recule par ailleurs, ce qui permet aux banques centrales du monde entier de réduire leurs taux de manière plus agressive que dans le scénario central.
Crise budgétaire mondiale
Résumé
Trump tente de faire voter d’importantes mesures de relance budgétaire au troisième trimestre 2025, ce qui perturbe le marché obligataire et entraîne une flambée des rendements des bons du Trésor. La contagion tire les rendements à la hausse à l’échelle mondiale. La politique budgétaire européenne devient également plus laxiste, des pays comme la France et l’Italie augmentant leurs dépenses publiques.
Impact macroéconomique
Déflationniste : la hausse des primes de terme dans l’ensemble de l’économie mondiale entraîne un resserrement des conditions financières, ce qui réduit le revenu disponible des ménages et les dépenses d’investissement des entreprises. Cela se traduit par une baisse de la croissance et de l’inflation, permettant à certaines banques centrales de réduire leurs taux en 2025 et 2026.
Information importante: Cette communication est destinée à des fins marketing. Ce document exprime les opinions de ses auteurs sur cette page. Ces opinions ne représentent pas nécessairement celles formulées ou reflétées dans d’autres supports de communication, présentations de stratégies ou de fonds de Schroders. Ce support n’est destiné qu’à des fins d’information et ne constitue nullement une publication à caractère promotionnel. Le support n’est pas destiné à représenter une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente de tout instrument financier. Il n’est pas destiné à fournir, et ne doit pas être considéré comme un conseil comptable, juridique ou fiscal, ou des recommandations d’investissement. Il convient de ne pas se fier aux opinions et informations fournies dans le présent document pour réaliser des investissements individuels et/ou prendre des décisions stratégiques. Les performances passées ne constituent pas une indication fiable des résultats futurs. La valeur des investissements peut varier à la hausse comme à la baisse et n’est pas garantie. Tous les investissements comportent des risques, y compris celui de perte du principal. Schroders considère que les informations de la présente communication sont fiables, mais n’en garantit ni l’exhaustivité ni l’exactitude. Certaines informations citées ont été obtenues auprès de sources externes que nous estimons fiables. Nous déclinons toute responsabilité quant aux éventuelles erreurs commises par ou informations factuelles obtenues auprès de tierces parties, sachant que ces données peuvent changer en fonction des conditions de marché. Cela n’exclut en aucune manière la responsabilité de Schroders à l’égard de ses clients en vertu d’un quelconque système réglementaire. Les régions/secteurs sont présentés à titre d’illustration uniquement et ne doivent pas être considérés comme une recommandation d’achat ou de vente. Les opinions exprimées dans le présent support contiennent des énoncés prospectifs. Nous estimons que ces énoncés reposent sur nos anticipations et convictions dans des hypothèses raisonnables dans les limites de nos connaissances actuelles. Toutefois, aucune garantie ne peut être apportée quant à la réalisation future de ces anticipations et opinions. Les avis et opinions sont susceptibles de changer. Ce contenu est publié au Royaume-Uni par Schroder Investment Management Limited, 1 London Wall Place, London EC2Y 5AU. Société immatriculée en Angleterre sous le numéro 1893220. Agréé et réglementé par la Financial Conduct Authority.
Authors
Thèmes