Le coronavirus va provoquer une « grave » récession mondiale
Nous avons actualisé nos prévisions pour tenir compte de l’impact du coronavirus. Les perspectives ne sont guère réjouissantes, l’année 2020 risquant d’être la pire depuis les années 1930.

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Le coronavirus a de graves répercussions sur l’activité économique mondiale et face à l’incertitude considérable qu’il génère, nous avons tenté d’évaluer l’impact et avons actualisé nos prévisions.
Nous anticipons désormais une contraction de 3,5 % de l’économie mondiale cette année, suivie d’un rebond de 7,2 % en 2021.
Cette prévision intègre une récession prononcée au premier semestre de cette année qui, même en cas de reprise au second semestre, fera de l’année 2020 la pire depuis les années 1930 en termes d’activité.
En dépit du soutien considérable des banques centrales et des pouvoirs publics, cette forte récession traduit l’effet de la fermeture de pans entiers de l’économie alors que les autorités s’efforcent de stopper la propagation du virus.
Les dernières données en provenance de Chine donnent déjà une idée de l’ampleur des retombées, avec une baisse de 20 % des ventes au détail et de 25 % des investissements sur la période durant laquelle l’économie était en grande part mise à l’arrêt.
Ces chiffres sont cohérents avec les données à haute fréquence et notre indicateur de l’activité en Chine dénote une contraction de l’économie au premier trimestre. Les chiffres officiels pourraient dépeindre un tableau différent, mais ces données donnent une idée de la situation que le reste du monde pourrait connaître.
Une forte contraction de l’activité économique mondiale est attendue

Source : Schroder Economics Group, 19 mars 2020
Il est certes heureux de constater que le nombre de nouveaux cas de Covid-19 en Chine se stabilise, mais l’Europe et les Etats-Unis se situent à un stade plus précoce sur la courbe.
Notre hypothèse sous-jacente se fonde sur la mise en place dans ces régions de mesures similaires de confinement et de restriction des déplacements visant à stopper la propagation du virus.
Ces mesures vont fortement impacter l’activité aux Etats-Unis et en Europe au deuxième trimestre, avec une contraction de 10 à 20 % du PIB (en données non annualisées).
Un tel scénario est quasiment inédit en temps de paix, où le PIB fluctue habituellement dans une fourchette comprise entre 1 et 2 %.
Les banques centrales à la rescousse ?
Nous avons tenu compte des récents plans de relance monétaire et budgétaire à travers le monde et des anticipations de nouvelles mesures.
Elles devraient fournir un filet de sécurité à l’économie et limiter les dégâts causés par la récession.
Il est essentiel que le système financier continue d’abreuver les entreprises et les ménages de liquidités pour leur permettre de résister à l’impact de l'effondrement de l'activité sur les flux de trésorerie.
Dans le cas contraire, un impact temporaire causera des dégâts permanents du côté de l’offre. Dans l’hypothèse d’un effondrement généralisé de l’activité, les moyens permettant de soutenir la reprise seront très limités.
A cet égard, l’abaissement des taux d’intérêt sera moins important que des mesures incitant les banques de continuer à prêter au lieu de déclarer les emprunteurs en défaut, et à visant à assurer la liquidité des marchés des billets de trésorerie et du crédit.
L’action de la Banque d’Angleterre, alliée aux garanties de l’Etat sur les prêts et aux mesures visant à atténuer l’impact sur les flux de trésorerie, telles que la suspension de l’impôt foncier sur les entreprises, apporte un soutien au Royaume-Uni.
Le recours plus général à des mesures de politique budgétaire, telles que le plan de Donald Trump de distribuer 1 000 dollars à tous les ménages aux revenus faibles à intermédiaires, permettrait également de soutenir la consommation face à l’inévitable hausse du chômage.
Les mesures prises pour maîtriser l’épidémie devraient porter leurs fruits aux Etats-Unis et en Europe et, en parallèle au recul saisonnier du virus durant la période estivale dans l’hémisphère nord, l’économie devrait connaître un rebond prononcé à mesure de la reprise de l’activité au troisième trimestre.
L’impact des politiques exceptionnelles se fera alors pleinement sentir grâce au maintien de taux d’intérêt bas, de baisses d’impôts et de l’augmentation des dépenses publiques.
Un léger resserrement de la politique monétaire à travers le monde devrait alors intervenir à l’entame de 2021 face à la forte expansion de l’économie mondiale.
Des risques persistent
Possible retour du coronavirus ?
Les prévisions élaborées dans le contexte actuel sont particulièrement entourées d’incertitudes sachant qu’il nous faut anticiper l’évolution d’une épidémie.
Comme l’indiquent les récents travaux menés par Warwick McKibbin et Roschen Fernando du National Bureau of Economic Research, différents scénarios sont à envisager, le nombre de victimes étant susceptible d’atteindre 68 millions selon l’ampleur de la propagation du virus.
Les analyses réalisées par notre Data Insights Unit montrent également que d’éventuels taux de réinfection pourraient avoir des effets très différents selon leur ampleur.
Dans l’immédiat, le risque est celui d’un retour du virus une fois que les restrictions auront été levées.
La stratégie initiale du gouvernement britannique était d’empêcher une telle éventualité en laissant le virus se propager afin qu’une immunité se développe au sein de la population.
Compte tenu des risques qu’elle comporte, cette politique a désormais été abandonnée et le Royaume-Uni emboîte le pas au reste de l’Europe en fermant les écoles et en limitant les déplacements.
Le coût est toutefois un plus grand risque de réapparition du virus et dès lors, l’économie mondiale est confrontée à la perspective d’une nouvelle imposition de mesures de confinement plus tard cette année.
La conséquence serait une nouvelle récession – un ralentissement à double creux de l’activité. Ce même scénario serait à craindre en cas d'absence de ralentissement saisonnier des taux d’infection.
Nouvelle crise dans la zone euro
Le second risque est la possibilité que la crise mette en lumière la fragilité sous-jacente de l’économie mondiale. Comme le décrit Warren Buffet, c'est seulement lorsque la mer se retire que l’on voit ceux qui nagent nus.
Ce scénario pourrait sembler pessimiste compte tenu de la promesse des autorités de prendre toutes les mesures nécessaires, mais les baisses prononcées de l'activité économiques ont pour effet d'exposer les faiblesses comme l’a si bien montré la crise financière mondiale.
Plusieurs entreprises fragiles au Royaume-Uni ont déjà fait faillite. Une perspective plus inquiétante serait un retour de la crise dans la zone euro, où le pays le plus durement touché, l’Italie, présente également la situation économique la plus précaire.
Les limites imposées aux déficits vont être largement dépassées et il est difficile d’imaginer de l’appétit pour des mesures d’austérité d’ampleur comparable à celles imposées par l'UE dans le sillage de la crise précédente. La récession va sérieusement mettre la zone euro à l’épreuve, en particulier si elle s’avère durable.

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