Perspectives d’investissement sur les marchés privés pour le T3 2025: comment dompter l’incertitude
Dans le climat d’incertitude persistante entretenu par les tensions commerciales et géopolitiques actuelles, le potentiel de rendement et de résilience des marchés privés, soutenu par une combinaison de facteurs structurels et cycliques, n’a sans doute jamais été aussi attractif pour les investisseurs, mais la sélectivité et la diversification doivent rester de mise.
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L’incertitude demeure le thème qui domine l’économie mondiale. Les changements importants apportés à la politique américaine depuis le début de l’année, notamment en ce qui concerne les droits de douane, l’immigration et la défense, continuent de présenter des risques susceptibles d’avoir un impact sur la croissance, l’inflation et la trajectoire des taux d’intérêt.
En outre, l’assouplissement récent de la législation fiscale et budgétaire aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Europe continentale, quoique porteur d’opportunités à court et moyen terme en soutenant potentiellement la croissance, suscite des inquiétudes quant à la soutenabilité de la dette publique. L’escalade des hostilités au Moyen-Orient au trimestre dernier et le conflit en cours en Ukraine constituent des facteurs de risque supplémentaires.
Dans ce contexte défavorable, le potentiel que recèlent les marchés privés pour aider les investisseurs à garder le cap dans l’incertitude mondiale n’a sans doute jamais été aussi important pour les investisseurs.
Après quatre ans de ralentissement en matière de levées de fonds, de nouvelles transactions et de sorties, les valorisations et les rendements sur les marchés privés sont généralement attractifs en termes absolus et relatifs – et il existe des opportunités spécifiques dans toutes les classes d’actifs privés pour améliorer la diversification, la résilience et les rendements d’un portefeuille.
La sélectivité et la diversification sont essentielles pour s’adapter au changement
Les marchés privés ont toujours offert une certaine protection contre la volatilité des marchés cotés et ont souvent prospéré dans des environnements incertains.
Nous pensons que, dans l’environnement de marché actuel, certaines stratégies de marché privé présenteront des profils risque/rendement nettement meilleurs que d’autres. Par conséquent, nous exhortons les investisseurs à faire preuve de discernement dans le choix de leurs stratégies et de leurs investissements.
Il est également important de diversifier les stratégies de marché privé. Sur un marché où le risque idiosyncrasique lié aux annonces et aux changements de politique est élevé, la diversification des primes de risque est très bénéfique. Elle peut s’obtenir en combinant des stratégies moins corrélées, ou non corrélées, à la fois les unes aux autres et aux alternatives des marchés cotés, ainsi qu’à travers des stratégies et des solutions dont l’exposition est intrinsèquement diversifiée.
Selon nous, les options d’allocation les plus intéressantes sur le marché actuel présentent toutes ou certaines des caractéristiques suivantes:
- Une dynamique équilibrée de l’offre et de la demande de capitaux, conduisant à des prix d’entrée et des rendements avantageux.
- Des entreprises et actifs domestiques offrant une certaine protection contre les risques géopolitiques et les conflits commerciaux.
- Des opportunités de primes de risque découlant de la complexité, de l’innovation, de la transformation ou des inefficiences du marché.
- Une solide protection contre le risque de perte grâce à un effet de levier limité ou l’adossement à des actifs.
- Une faible corrélation avec les marchés cotés, en raison d’expositions aux risques distinctes.
Private equity : Small is beautiful
Dans le domaine du private equity, l’accent mis sur la croissance transformatrice, les entreprises locales et l’innovation «multipolaire» – c’est-à-dire l’innovation de dimension internationale, dans des domaines complémentaires – constitue selon nous un moyen de se prémunir contre l’incertitude.
Plus précisément, nous considérons que les opérations de rachat de petites et moyennes entreprises, les opérations secondaires initiées par un gérant ou «GP-led», et le capital-risque en phase de démarrage sont des stratégies qui peuvent accéder à ces tendances interdépendantes et qui sont particulièrement intéressantes et résilientes dans l’environnement actuel.
Dette privée et alternatives de crédit : les stratégies spécialisées offrent des rendements attrayants et une diversification
Nous identifions des opportunités prometteuses dans le financement spécialisé, le financement garanti par des actifs et la dette sur actifs réels, qui génèrent des revenus stables et élevés, ou diversifient les flux de trésorerie, dans de nombreux cas en tirant parti des inefficiences du marché dues à la volatilité et à l’inflation persistantes.
Du point de vue de la diversification des revenus, les titres liés à l’assurance (ILS) sont intéressants car ils combinent des rendements élevés et une faible corrélation avec les marchés traditionnels.
Capital d’infrastructures: la transition énergétique reste un thème clé pour obtenir des rendements potentiels à long terme
Le segment de la transition énergétique dans les infrastructures reste particulièrement intéressant dans l’environnement macroéconomique incertain actuel, en raison de sa forte corrélation avec l’inflation et des revenus stables qui lui sont associés.
Les régions qui présentent selon nous les opportunités les plus attractives sont l’Asie et l’Europe, où les gouvernements continuent de renforcer leurs engagements en matière de décarbonation. Aux Etats-Unis, il semble que le crédit d’impôt fédéral pour les énergies renouvelables sera éliminé progressivement à un rythme beaucoup plus rapide, ce qui pourrait précipiter la mise en chantier de nouvelles centrales.
Immobilier : 2025 devrait être un bon millésime
Nous continuons de prévoir que 2025 sera un bon millésime pour l’investissement immobilier, avec des opportunités dans tous les secteurs et régions.
L’étroitesse de l’offre et les coûts de construction élevés soutiennent les revenus locatifs, même si les perspectives économiques restent assombries par des incertitudes, notamment l’évolution erratique des droits de douane et le risque de stagflation. Dans le même temps, les volumes de transactions dans l’ensemble de la classe d’actifs restent faibles mais se sont stabilisés, suggérant que le marché a atteint un plancher.
Private equity : small is beautiful
Depuis plus de trois ans, la baisse de l’activité d’investissement, le ralentissement des sorties et le resserrement des levées de fonds ont coïncidé avec une volatilité macroéconomique accrue, des tensions géopolitiques et des changements de politique.
Plutôt que de battre en retraite, nous pensons que les investisseurs peuvent s’y retrouver en se concentrant sur trois leviers complémentaires qui permettent de contourner les défis d’aujourd’hui:
- Champions locaux: soutenir les entreprises dont le chiffre d’affaires est réalisé en grande partie sur le territoire national, limitant ainsi l’exposition aux incertitudes liées aux droits de douane, aux chaînes d’approvisionnement et au contexte géopolitique.
- Croissance transformatrice: investir dans des entreprises dont la complexité opérationnelle ou les programmes d’innovation créent des possibilités de création de valeur contrôlables et des primes de rendement supplémentaires, compensant ainsi les turbulences du marché dans son ensemble.
- Innovation multipolaire: couvrir l’ensemble croissant de pôles technologiques régionaux pour permettre aux portefeuilles de saisir les opportunités de croissance là où elles se présentent, diversifiant ainsi le risque de concentration sur un seul marché.
Nous présentons ci-dessous les stratégies qui utilisent ces leviers, à savoir les rachats de petites et moyennes entreprises, les investissements de continuation et le capital-risque en phase de démarrage.
Rachats de petites et moyennes entreprises : lea « force de la résilience » du private equity
Les rachats de petites et moyennes entreprises restent le principal facteur de résilience d’un portefeuille de private equity, combinant des valorisations à l’entrée attractives avec une flexibilité opérationnelle, un profil de bénéfices défensif et des opportunités de sortie moins cycliques.
Le multiple de prix d’achat EV/EBITDA moyen de ces opérations est d’environ 7,7 x, plus de 40% inférieur à celui des acquisitions de grandes capitalisations, un écart qui se creuse encore avec celui des sociétés cotées comparables, ce qui crée une marge de manœuvre significative pour la création de valeur. Par ailleurs, les petits rachats utilisent généralement un effet de levier modeste.
La diversité géographique et sectorielle de ces opérations renforce encore leur caractère défensif: plus des quatre cinquièmes de la valeur des nouvelles opérations sont désormais axés sur les services; par ailleurs, les sociétés financées par des capitaux privés ont également une base de revenus principalement locale, ce qui amortit les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les aléas douaniers.
Les portefeuilles axés sur les services et les entreprises locales amortissent les chocs commerciaux
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs et peuvent ne pas se reproduire. Source: Pitchbook, données au 27 mai 2025, S&P Capital IQ 21 mai 2025, Schroders Capital, 2025. Pour le private equity, le pourcentage des services est basé sur le capital investi dans des opérations de rachat et de capital-risque. 41 secteurs ont été divisés en biens et services. La part des revenus locaux est basée sur les données du champ «revenus»du « Segment 1» dans l’interface Capital IQ, qui concernent principalement les pays, bien que certaines entrées concernent des régions plus larges. Les opinions exprimées sont celles de Schroders Capital et peuvent ne pas se vérifier. Les prévisions et les estimations peuvent ne pas se réaliser.
Les marchés de sortie s’avèrent également moins volatils sur ce segment; les gérants de petites et moyennes capitalisations privilégient les transactions de vente et les rachats secondaires plutôt que les introductions en bourse, ce qui réduit la dépendance vis-à-vis des fenêtres d’opportunité sur les marchés actions et simplifie le calendrier de réalisation.
Investissements de continuation : une exposition plus durable à la création de valeur
Les transformations complexes d’entreprise s’étendent souvent au-delà de la période de détention traditionnelle de quatre à cinq ans, et les véhicules de continuation sont apparus comme un moyen efficace et rentable pour les investisseurs de rester exposés au même gestionnaire et au même actif.
En offrant une alternative aux rachats secondaires traditionnels – historiquement une source majeure de flux d’opérations, en particulier pour les grands fonds – les véhicules de continuation permettent au gestionnaire de fonds existant d’accompagner une entreprise durant sa prochaine phase de croissance, sans perturber le plan de création de valeur.
L’intérêt pour ces fonds s’est intensifié notamment en raison du manque de dynamisme du marché des sorties; le segment a toutefois augmenté d’environ 27% par an depuis 2013, ce qui reflète les facteurs structurels d’un marché des rachats en pleine évolution. Par ailleurs, les investisseurs sont attirés par le potentiel de résultats plus prévisibles et par la possibilité de récupérer leur capital plus rapidement: le délai moyen de déblocage de la liquidité est environ 18 mois plus court que pour les rachats traditionnels.
Capital-risque en phase de démarrage: accession à l’innovation multipolaire
Le capital-risque en phase de démarrage offre une exposition à un paysage de l’innovation de plus en plus multipolaire, tout en étant moins corrélé aux marchés cotés comparé aux investissements de croissance à un stade ultérieur.
La recherche de pointe et la création d’entreprises se regroupent désormais dans au moins cinq pôles technologiques – les Etats-Unis, l’Europe, la Chine, l’Inde et un groupe de pays d’Asie-Pacifique – dont chacun est animé par des thèmes distincts et produit des champions régionaux, contribuant ainsi à la diversification au sein d’un portefeuille.
L’intelligence artificielle a absorbé environ 15% du financement mondial du capital-risque en 2024, mais les innovations disruptives concernent bien d’autres domaines, notamment la biotechnologie, la fintech, la technologie climatique et la deep tech. Nous identifions des opportunités notables dans la biotechnologie, un segment qui a souffert d’un environnement d’aversion au risque pendant plusieurs années et dont les valorisations semblent désormais attractives; il existe également du potentiel dans les transactions d’investisseurs (LP-led) sur le marché du capital-risque secondaire, à condition d’être sélectif.
Dette privée et alternatives de crédit : les stratégies spécialisées offrent des rendements attractifs
S’il est indéniable que l’incertitude pèsera sur la croissance, les consommateurs et les entreprises des économies avancées sont moins endettés que lors des ralentissements économiques précédents. Nous anticipons également un virage accommodant des banques centrales.
Dans ce contexte, les poches de volatilité, telles que les rendements plus avantageux suite à l’annonce des droits de douane américains, constituent des opportunités intéressantes sur l’ensemble du spectre de la dette.
Les changements de politique ont introduit de la volatilité sur un marché comptant un grand nombre d’acteurs réglementés (banques et assureurs). De plus, la gamme des véhicules semi-liquides et liquides s’étant élargie, les opportunités de marché évoluent plus rapidement et souvent à des points où la liquidité ou le capital sont moins disponibles via ces acteurs traditionnels. De ce fait, les canaux privés se situent désormais au centre des options de financement d’un emprunteur; plus la volatilité est élevée et la liquidité perturbée, plus le crédit privé offrira d’opportunités.
Le refinancement crée des opportunités dans la dette immobilière commerciale
Les projets commerciaux ne diminuent pas. En effet, les valorisations ayant atteint un point bas et les taux cessant d’augmenter, l’activité transactionnelle a accéléré aux États-Unis. Le refinancement des prêts à la construction pour les projets achevés, ainsi que les prêts arrivant à échéance créent d’importants besoins de capitaux. Ces besoins seront probablement urgents, car ils coïncideront avec une période d’incertitude qui a entravé les émissions sur les marchés syndiqués, tels que les titres adossés à des créances hypothécaires commerciales.
Compte tenu de l’attractivité variable des fondamentaux selon les régions et les types de biens, il est essentiel d’être sélectif. Nous privilégions généralement les prêts pour les logements collectifs, comme les appartements, et le financement transitoire des projets terminés.
La dette d’infrastructure offre des flux de trésorerie stables dans un contexte de volatilité
Les revenus solides, qualifiés d’ennuyeux, et relativement élevés de la dette d’infrastructure semblent particulièrement intéressants dans l’environnement incertain d’aujourd’hui. Si la demande a ralenti aux Etats-Unis, ailleurs l’appétit reste robuste, ce qui souligne le rôle de la stratégie en tant que précieux outil de diversification des portefeuilles.
Le financement spécialisé et les prêts garantis par des actifs offrent une diversification et tirent parti des inefficiences du marché
Les investissements en financement spécialisé et en financement garanti par des actifs sont en règle générale intrinsèquement diversifiés puisqu’ils englobent une variété de prêts, baux, contrats ou créances. Cette diversification vient s’ajouter à celle provenant de la diversité des primes de risque et des fondamentaux. Ce secteur est le plus susceptible de tirer parti des inefficiences en raison de compétences uniques en matière de souscription, d’exigences de structuration et de positionnement sur un marché où les payeurs sont importants et réglementés.
Alors que la volatilité sur les marchés liquides crée des opportunités sur les marchés privés adjacents pour la dette immobilière et la dette d’infrastructure, les marchés du financement spécialisé et du financement garanti par des actifs offrent un revenu supplémentaire et diversifient les risques en se concentrant sur différents secteurs d’actifs et sur un éventail plus large d’emprunteurs.
Les titres liés à l’assurance : le nec plus ultra de la diversification
Les titres liés à l’assurance continuent de se démarquer. Leur avantage distinctif est leur absence de corrélation avec la macroéconomie, fournissant un refuge apprécié face à l’instabilité des marchés.
Cet avantage est encore renforcé par des valorisations attractives actuellement, car les événements assurés permettent un ajustement des prix. Les incendies de Palisades et d’Eaton en Californie, dont les sinistres sont estimés à 40 milliards de dollars, illustrent ce potentiel. Nous prévoyons que le niveau constant de sinistres liés aux catastrophes subis par le secteur de l’assurance continuera de soutenir la demande de protection – et que la prime de risque restera proche des niveaux historiquement élevés actuels.
La dette solidement garantie permet de pallier les incertitudes actuelles
Au cours des cinq dernières années, les entreprises ont désendetté leurs bilans, et leurs résultats restent robustes. Cependant, compte tenu de l’incertitude qui règne, il est crucial de se concentrer sur les emprunteurs solides et sur les garanties prioritaires dans la hiérarchie des créances. Selon nous, les consommateurs et les entreprises plus fragiles ou plus endettés pourraient être confrontés à des difficultés plus importantes, avec pour conséquence une hausse des taux de défaut ou, du côté privé, des allongements d’échéance plus nombreux.
La possibilité de sélectionner des dettes assorties de garanties solides, soutenues par des emprunteurs de qualité et des sûretés robustes, est un avantage significatif des marchés de la dette privée. Des opportunités intéressantes devraient pouvoir être identifiées dans les segments où le capital est plus rare, comme les véhicules de continuation, les véhicules de portage (seasoning/warehousing) et les prêts garantis par des actifs.
La prime des actifs privés est plus élevée, mais la qualité n’est pas constante
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs. Source: Schroders Capital, Bloomberg, CS, Swiss Re, Bank of America, décembre 2024. Les points de vue et opinions exprimés sont ceux de l’équipe Securitized Products & Asset-Based Finance de Schroders Capital et sont susceptibles d’évoluer. Ces informations sont présentées à titre d’illustration uniquement et ne sauraient constituer une recommandation d’investissement.
Capital d’infrastructure: privilégier les énergies renouvelables en Europe et en Asie, mais sans exclure les Etats-Unis
LLe segment de la transition énergétique dans les infrastructures reste particulièrement intéressant dans l’environnement macroéconomique incertain actuel, en raison de sa forte corrélation avec l’inflation et de ses caractéristiques de revenus stables. Il offre également une diversification positive aux portefeuilles grâce à l’exposition à des primes de risque distinctes, telles que les prix de l’énergie.
Nous identifions un flux continu d’opportunités d’opérations dans ce segment, en partie en raison de l’accent mis sur la décarbonation dans toutes les régions du monde et de la reconnaissance du potentiel d’investissement dans ce thème mondial clé. Selon la Global Investor Insights Survey 2025 de Schroders, 86% des investisseurs investissent déjà dans la transition énergétique mondiale – ou prévoient de le faire au cours de l’année prochaine. Le potentiel de rendement à long terme est cité par plus des trois quarts de ces investisseurs (77%) comme la principale motivation.
Cette tendance s’inscrit également dans le cadre d’une reprise globale de l’activité d’investissement dans les infrastructures. Après deux années de flux d’opérations relativement modérés, nous percevons des signes indiquant une augmentation du niveau d’activité dans le segment des infrastructures traditionnelles et diversifiées.
Les énergies renouvelables bénéficient des thèmes de la décarbonation et de la sécurité énergétique
La mobilisation en faveur de la décarbonation dans toutes les régions du monde, associée aux préoccupations en matière de sécurité énergétique amplifiées par le conflit en cours en Ukraine et les tensions accrues au Moyen-Orient, continue de soutenir le développement des énergies renouvelables. Les préoccupations persistantes concernant le coût de la vie dans un certain nombre d’économies mettent également en évidence la question de la tarification de l’énergie. Dans de nombreuses régions du monde, les énergies renouvelables sont l’option la plus rentable pour la nouvelle production d’électricité.
Des opportunités attractives en Europe et en Asie
Compte tenu de la frilosité à l’égard des dépenses d’infrastructures d’énergies renouvelables aux Etats-Unis (nous y reviendrons ci-dessous), les opportunités les plus intéressantes se trouvent actuellement en Asie et en Europe, où les gouvernements continuent de renforcer leurs engagements en faveur des énergies renouvelables.
Actuellement, en Europe plus précisément, les énergies renouvelables représentent une base d’environ 600 milliards d’euros, soit près de la moitié des transactions d’infrastructures. D’ici le début des années 2030, ce chiffre devrait plus que doubler pour atteindre 1300 milliards d’euros, ce qui pourrait faire des énergies renouvelables et des infrastructures de transition énergétique la majorité des actifs de placement dans le secteur.
En outre, les technologies liées aux énergies renouvelables, telles que l’hydrogène, les pompes à chaleur, les batteries et la recharge des véhicules électriques, joueront un rôle crucial pour faciliter la décarbonation des secteurs dont les émissions sont difficiles à réduire, tels que les transports, le chauffage et les industries lourdes. Parallèlement, les progrès de l’IA accroissent la demande sous-jacente d’énergies renouvelables en raison de l’augmentation de la consommation d’électricité et du nombre croissant de centres de données.
Le développement des énergies renouvelables se poursuivra aux Etats-Unis, mais à un rythme plus lent
Aux Etats-Unis, suite à l’adoption d’une nouvelle loi fiscale et budgétaire, le crédit d’impôt fédéral en faveur des énergies renouvelables sera éliminé progressivement selon un calendrier beaucoup plus court.
A très court terme, cela pourrait précipiter la mise en chantier de nouvelles installations avant que les crédits d’impôt ne disparaissent, après quoi nous nous attendons à un ralentissement, mais pas à un arrêt, de la construction de nouvelles installations éoliennes et solaires. La compétitivité des coûts inhérente aux énergies renouvelables et la forte demande de nouvelles capacités de production devraient soutenir la poursuite du développement des infrastructures, y compris pour les énergies renouvelables.
Dans l’ensemble, nous restons convaincus que la construction de portefeuille dans le segment des énergies renouvelables bénéficie d’une diversification géographique, avec une surpondération des actifs d’exploitation ou de construction qui offrent un haut degré de visibilité des flux de trésorerie et des rendements élevés.
L’énergie renouvelable est devenue un marché d’acheteurs
Le marché est devenu un marché d’acheteurs en 2024, recalibrant le rendements attendu du capital en raison de la hausse des taux d’intérêt et de la diminution des liquidités disponibles, ce qui a créé un écart entre l’offre et la demande de capitaux. L’environnement actuel reste attractif pour les stratégies core/core+, avec un rendement du capital en hausse de plus de 200 points de base depuis le début de l’année 2023.
Nous privilégions les stratégies qui bénéficient d’une solide performance des actifs et d’une génération de trésorerie importante grâce à une gestion active. Il existe des opportunités de rendement plus élevé à sélectionner parmi les projets d’infrastructure comme l’hydrogène, bien que nous restions prudents quant aux développements à un stade précoce.
La dislocation des rendements, les actifs cotés se négociant avec une décote, a favorisé de nombreuses transactions de sortie de cotation. Alors que les taux d’intérêt se normalisent progressivement, bien que plus lentement que prévu et avec un délai supplémentaire en raison des incertitudes actuelles, nous constatons une lente réévaluation de la classe d’actifs sur les marchés cotés.
Les rendements des actifs d’infrastructure se sont considérablement réajustés
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs. Source: Rapports trimestriels du fonds coté Greencoat, T1 2015 - T1 2025 (VL indice de rendement total, (VL+ dividendes réinvestis). Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des résultats futurs. Rien ne garantit que cette trajectoire de taux restera la même dans un avenir prévisible. Le taux d’actualisation concerne les actifs éoliens britanniques.
Immobilier : 2025 devrait rester un bon millésime
Le marché immobilier donne de nombreux signes de reprise, et notre cadre d’évaluation propriétaire indique des opportunités d’investissement dans de multiples secteurs et régions.
Les performances devraient s’améliorer progressivement sur tous les marchés, et nous restons convaincus que 2025 sera un bonne année pour le déploiement malgré l’impact des changements de politique douanière et du climat général d’incertitude, tout en reconnaissant que des risques de stagflation pourraient se manifester.
La pénurie d'offre soutient les revenus
Même si les perspectives économiques de nos projections de croissance des loyers étaient déjà moroses et sont maintenant assombries par le climat d’incertitude persistante qui règne sur le marché, les conditions d’exploitation restent bien soutenues par une pénurie d’offre globale.
Les coûts de construction élevés ont été un facteur majeur de ralentissement du développement de nouveaux projets immobiliers. De nouvelles augmentations des coûts de construction pourraient contribuer à une inflation des loyers par les coûts, une dynamique dont nous avons déjà observé qu’elle rendait les nouveaux projets économiquement viables. Si les économies s’inscrivent dans une trajectoire de croissance plus soutenue, l’immobilier sera bien placé pour générer une croissance réelle des revenus.
Les volumes de transactions et les prix se sont stabilisés
L’activité sur les marchés de l’investissement reste modérée et, malgré l’amélioration de la confiance des investisseurs, les volumes ont été faibles au T1 2025. Les divers événements géopolitiques qui se sont déroulés au T2 2025 devraient encore peser sur le sentiment et freiner la dynamique positive qui semblait émerger à la fin de l’année 2024.
Cependant, notre cadre propriétaire d’évaluation du marché continue de signaler des opportunités dans plusieurs zones géographiques et secteurs. Plusieurs marchés, notamment le Royaume-Uni et plus globalement les segments industriels et logistiques, ont retrouvé des niveaux de prix attractifs.
Les prix des transactions et les valorisations ont montré de modestes améliorations au premier trimestre de cette année à la suite de reprises dans l’ensemble des régions et des segments, même si leur ampleur varie considérablement d’un marché à l’autre.
Les prix de l’immobilier se redressent légèrement au T1 2025
Sources : Green Street Advisors, Schroders Capital, mai 2025. Données mises à jour au 22 avril 2025.
Un positionnement neutre dans tous les secteurs
Nous continuons de recommander un positionnement neutre dans tous les secteurs immobiliers. Cette stratégie est motivée par une vision plus claire de la performance opérationnelle des commerces et des bureaux, et plus particulièrement des rendements élevés relativement attractifs qu’offrent les actifs conçus pour résister à l’épreuve du temps, qui répondent à des normes de durabilité renforcées et sont optimisés sur le plan opérationnel.
Au sein des secteurs résidentiels et opérationnels, plusieurs segments emportent notre conviction car ils permettent de répercuter l’inflation directement ou indirectement, offrent une valeur attractive et sont soutenus par des tendances structurelles favorables. Ces segments bénéficient d’une performance opérationnelle moins sensible aux fortes fluctuations économiques.
Par ailleurs, nous prévoyons que les facteurs liés aux actifs et à l’emplacement, tels que les profils de durabilité, influenceront de plus en plus la performance. En outre, nous considérons que tous les biens immobiliers sont intrinsèquement opérationnels et qu’en adoptant une approche axée sur l’hospitalité, les investisseurs peuvent optimiser leurs revenus grâce à des services qui favorisent la réussite des locataires.
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