Revue mensuelle des marchés - Février 2023
Retour sur la performance des marchés en février, où les actions ont chuté dans un contexte de hausse continue des taux d’intérêt
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Le mois en résumé :
Les actions mondiales se sont repliées en février après la forte progression enregistrée en janvier. La bonne tenue des statistiques économiques a laissé penser que la pause espérée dans le relèvement des taux d’intérêt n’est pas pour demain. La Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre ont toutes relevé leurs taux durant le mois. Sur les marchés obligataires, les rendements des emprunts d’État ont augmenté (si bien que les prix ont baissé).
Il convient de garder à l’esprit que les performances passées mentionnées ne préjugent pas des performances futures et qu’elles peuvent ne pas être reproduites. Les secteurs, les titres, les régions et les pays présentés sont mentionnés uniquement à titre indicatif et ne constituent aucunement une recommandation d’achat ou de vente.
États-Unis
Les actions américaines ont reculé. La Réserve fédérale (Fed) a indiqué que son intervention au travers de la politique monétaire commence à réduire l’inflation, mais que le taux directeur pourrait atteindre un pic plus élevé. Par ailleurs, les statistiques économiques restent solides.
Le président de la Fed Jerome Powell a confirmé qu’un ralentissement de l’inflation est en cours et que son objectif de 2 % est réalisable. Le compte rendu de la réunion du 1er février du Federal Open Market Committee (FOMC) a montré que même si la quasi-totalité des membres ont convenu de ralentir le rythme des hausses de taux à 25 points de base, il existe un consensus général sur le fait que les taux pourraient devoir augmenter plus que prévu pour maîtriser l’inflation.
L’inflation, mesurée par l’indice officiel des prix à la consommation (IPC), a progressé de 0,5 % en janvier après une hausse de 0,1 % en décembre ; l’accélération a été impulsée par la composante énergie. La croissance du PIB au quatrième trimestre a été révisée à la baisse en deuxième estimation, à un niveau encore solide de 2,7 % (en rythme trimestriel annualisé).
La quasi-totalité des secteurs du S&P 500 ont clôturé en baisse. La technologie a relativement bien résisté. Le fabricant de composants électroniques Nvidia s’est distingué après la publication de résultats solides et l’annonce d’une plus grande implication dans l’intelligence artificielle. L’énergie a figuré parmi les secteurs les moins performants alors que les investisseurs craignaient d’éventuelles pressions sur les coûts.
Zone euro
Les actions de la zone euro ont progressé en février. Les secteurs les plus performants ont été les services de communication, les valeurs financières, les valeurs industrielles et les biens de consommation de base. L’immobilier, les technologies de l’information et la santé ont enregistré des performances négatives.
Les données prospectives ont dépeint un tableau encourageant pour l’économie de la zone euro. L’indice composite « flash » Markit des directeurs d’achats a atteint 52,3 en février contre 50,3 en janvier, dénotant la plus forte croissance de l’activité depuis mai dernier. (Les indices des directeurs d’achat se basent sur les données d’une enquête menée auprès des entreprises du secteur manufacturier et du secteur des services. Un chiffre inférieur à 50 dénote une contraction, tandis qu’un niveau supérieur à 50 indique une expansion.)
La Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux d’intérêt de 50 points de base (pb), portant le principal taux de refinancement à 3,0 %. Une nouvelle hausse est attendue en mars. Les marchés avaient interprété les signes de ralentissement de l’inflation en janvier comme l’indication que le rythme des hausses pourrait bientôt ralentir. Toutefois, les données préliminaires du mois de février ont dénoté une nouvelle accélération de l’inflation en France et en Espagne, douchant les espoirs d’une fin du relèvement des taux.
En février, la Commission européenne a présenté son « Plan industriel du pacte vert ». Cette initiative vise à soutenir le développement des capacités de l’UE pour la fabrication des technologies et des produits zéro émission nette qui seront nécessaires à l’atteinte des objectifs climatiques de l’Europe.
Royaume-Uni
Les actions britanniques ont bien résisté durant le mois. Les grandes capitalisations ont figuré parmi les meilleures contributions et l’indice FTSE 100 a atteint un nouveau record. Le marché a été impulsé par les secteurs de l’énergie, de la santé et des télécommunications. Ces secteurs ont bénéficié d’une période de regain de vigueur du dollar, les investisseurs s’interrogeant sur l’éventualité que les taux d’intérêt américains puissent être amenés à augmenter plus que prévu.
Plusieurs segments du marché axés sur le marché intérieur ont également surperformé, l’économie britannique se montrant plus résiliente que prévu. En particulier, les derniers chiffres du PIB communiqués par l’Office for National Statistics ont révélé que l’économie britannique n’a pas connu de contraction au quatrième trimestre 2022. Dès lors, l’économie britannique a échappé à une récession technique en évitant deux trimestres consécutifs de baisse après la contraction enregistrée au troisième trimestre 2022.
Dans ses dernières prévisions trimestrielles pour le Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre a dit continuer de s’attendre à ce que le pays entre en récession courant 2023. Elle a toutefois ajouté que le ralentissement serait moins prononcé qu’elle ne l’avait indiqué dans ses prévisions de novembre dernier, époque depuis laquelle les prix de gros de l’énergie ont considérablement baissé. La Banque d’Angleterre a relevé son taux directeur d’un demi-point de pourcentage lors de la dernière réunion du Comité de politique monétaire. Le compte rendu de la réunion a laissé entendre que selon la Banque, le taux pourrait avoir atteint son pic pour le cycle en cours.
Japon
Le marché actions japonais a légèrement progressé en février. Sa performance totale s’est établie à 0,9 % en monnaie locale. Le yen s’est fortement déprécié après la déclaration au parlement de Kazuo Ueda, le nouveau gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), qui semble pencher en faveur du statu quo en matière de politique monétaire. La faiblesse du yen a soutenu le sentiment du marché, en particulier pour les exportateurs.
La décision du Premier ministre Kishida de nommer Kazuo Ueda, professeur d’économie et ancien membre du conseil d’administration de la BoJ, a surpris le marché. Le consensus était que le rôle serait confié à Masayoshi Amamiya, l’actuel vice-gouverneur, qui l’aurait refusé.
L’afflux de touristes étrangers au Japon s’est nettement redressé. Le nombre de visiteurs étrangers en janvier a retrouvé 60 % du niveau de la période pré-Covid. La forte demande a dopé les ventes dans les secteurs de la distribution, de l’hôtellerie et des services, ce qui s’est reflété dans les résultats du quatrième trimestre des entreprises axées sur le marché national.
L’inflation s’accélère progressivement au Japon et l’IPC a atteint 4,3 %, son niveau le plus élevé depuis 40 ans. Pour faire face à ce contexte d’inflation historiquement élevée, le gouvernement japonais et la BoJ appellent les entreprises à augmenter les salaires lors des négociations salariales annuelles prévues en mars.
Les résultats trimestriels publiés entre fin janvier et mi-février ont été mitigés. Les exportateurs ont été à la peine en raison de l’appréciation du yen au quatrième trimestre 2022 et d’un ralentissement de la production qui a affecté le secteur technologique. Les entreprises tournées vers le marché intérieur ont rendu compte de chiffres d’affaires supérieurs aux attentes mais ont pâti de la hausse des coûts, notamment de la hausse des prix de l’électricité.
Asie (hors Japon)
Les actions d’Asie hors Japon ont enregistré une performance négative en février, plombées par de fortes baisses en Chine et à Hong Kong. Ce repli marque une inversion partielle des fortes progressions constatées les mois précédents et s’explique en partie par l’escalade des tensions géopolitiques. Tous les marchés de l’indice ont clôturé le mois en territoire négatif, l’Indonésie ayant enregistré le recul le moins prononcé. La Thaïlande, la Malaisie et la Corée du Sud ont lourdement chuté, les investisseurs ayant pris leurs bénéfices après une solide performance en janvier liée à l’optimisme suscité par la réouverture en Chine.
Les actions indiennes se sont également repliées en février, les chiffres de l’inflation intérieure et les difficultés au niveau mondial, comme la guerre en cours en Ukraine, ayant renforcé les craintes des investisseurs concernant la croissance. Les inquiétudes entourant les taux d’intérêt dans un contexte de ralentissement économique mondial ont également pesé sur le sentiment des investisseurs à l’égard du pays en février. Les cours des actions à Singapour, Taïwan et aux Philippines ont eux aussi clôturé le mois en territoire négatif, même si les baisses ont été plus modestes.
Marchés émergents
Les actions des marchés émergents ont enregistré des performances négatives en février et ont sous-performé les actions mondiales. L’escalade des tensions entre les États-Unis et la Chine a pesé sur le sentiment, tandis que les statistiques macroéconomiques plus résilientes que prévu en provenance des États-Unis ont renforcé la perspective de nouvelles hausses des taux. Dans ce contexte, le dollar s’est apprécié, ce qui a également pesé sur les marchés émergents.
La Colombie a été le marché le moins performant de l’indice en raison des manifestations généralisées contre les réformes du gouvernement. La Chine a elle aussi légèrement sous-performé l’indice. Ce revers s’explique en partie par des prises de bénéfices après de belles progressions ces derniers temps, sachant par ailleurs que l’enthousiasme suscité par la réouverture de l’économie chinoise s’est quelque peu dissipé. La sous-performance a également été alimentée par les tensions géopolitiques entre la Chine et les États-Unis suite à la destruction d’un ballon chinois localisé à haute altitude dans l’espace aérien américain. La Thaïlande et le Brésil ont également sous-performé. La croissance du PIB thaïlandais au quatrième trimestre a été inférieure aux attentes, tandis que les exportations se sont contractées en raison de la faiblesse de la demande mondiale. Au Brésil, l’incertitude entourant la reprise en Chine a pesé sur les performances.
L’Afrique du Sud a également sous-performé l’indice. Le pays est dans le collimateur du Groupe d’action financière en raison des lacunes dans ses processus de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. L’Arabie saoudite a clôturé en baisse, plombée par le secteur bancaire. Le marché coréen s’est replié et a sous-performé l’indice, alors que la perspective du maintien des taux à un niveau élevé pour une période prolongée et l’incertitude entourant la reprise en Chine pèsent sur les perspectives du commerce mondial.
L’Inde a surperformé en dépit de chiffres du PIB du quatrième trimestre inférieurs aux attentes des analystes. La Pologne a surperformé l’indice, tout comme le Chili et le Pérou. Le Qatar et le Koweït ont enregistré des performances négatives dans un contexte de baisse des prix de l’énergie, mais ces deux marchés ont néanmoins surperformé l’indice.
Les Émirats arabes unis ont dégagé une performance positive grâce au redressement du secteur bancaire après sa correction en janvier. La Turquie et l’Égypte se sont bien comportées, grâce notamment à la faiblesse de la livre dans le cas de la Turquie. Le marché a surperformé malgré le séisme ravageur qui a frappé le pays au début du mois.
Obligations mondiales
Les rendements des emprunts d’État internationaux ont augmenté en février. Les actifs risqués ont enregistré des performances médiocres : les spreads de crédit aux États-Unis (titres à haut rendement tout comme Investment Grade) se sont creusés alors que les marchés anticipent une hausse prolongée des taux. Les créances d’entreprise américaines ont sous-performé tandis que celles en Europe se sont mieux comportées. (Les obligations Investment Grade sont les obligations de meilleure qualité, telles que déterminées par une agence de notation. Les obligations à haut rendement sont plus spéculatives, avec une notation de crédit inférieure à Investment Grade).
La Fed a relevé ses taux de 25 pb en début de mois, mais la publication de statistiques solides a amené les marchés à anticiper le maintien de taux élevés pour une période prolongée. Les chiffres de l’activité se sont redressés en février : les créations d’emplois aux États-Unis ont été supérieures aux attentes et les données des enquêtes ont rebondi après leur accès de faiblesse. Cette embellie est probablement due en partie à des ajustements saisonniers difficiles et à des distorsions liées aux conditions météorologiques. L’indice PMI des services a rebondi en février. L’indice PMI manufacturier s’est redressé mais sa tendance générale reste faible.
La BCE a relevé ses taux de 50 pb au début du mois et a laissé entrevoir une nouvelle hausse de 50 pb lors de sa prochaine réunion en mars. Le message a été jugé accommodant compte tenu de l’amélioration du profil de l’inflation sous l’effet des prix de l’énergie.
Les données européennes (PMI) ont suivi la tendance de ceux d’autres pays, comme les États-Unis, avec une amélioration dans le secteur des services mais des signes limités de redressement dans le secteur manufacturier. Cependant, les chiffres reflètent néanmoins une dynamique bien plus positive qu’il y a quelques mois, le chiffre composite de février progressant à nouveau en territoire expansionniste. Le marché semble désormais exclure les risques de récession.
Au Japon, Kazuo Ueda a été nommé gouverneur de la Banque du Japon. Les marchés tentent de déterminer quelles en sont les conséquences en termes de politique monétaire, en particulier concernant le contrôle de la courbe des taux.
Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a grimpé de 3,51 % à 3,92 % et celui des titres à 2 ans de 4,21 % à 4,82 %. Les taux allemands à 10 ans ont augmenté de 2,29 % à 2,65 %. Les taux britanniques à 10 ans ont grimpé de 3,34 % à 3,71 % et ceux à 2 ans de 3,46 % à 4,07 %.
Le dollar américain s’est apprécié par rapport à la plupart des monnaies du G-10. La couronne suédoise s’est particulièrement distinguée et s’est appréciée à la faveur d’une inflation supérieure aux attentes et des anticipations de durcissement du ton de la Riksbank.
Les obligations convertibles ont offert une bonne protection contre les pertes du marché actions. Le Refinitiv Global Focus a cédé moins de 2 % en dollars américains. Le mois de février s’est montré fourni en termes d’activité sur le marché primaire avec 10,2 milliards de dollars de nouvelles émissions. Les États-Unis sont restés la région dominante, suivis par les obligations convertibles européennes.
Matières premières
L’indice S&P GSCI a enregistré une performance négative en février. Les métaux industriels et les métaux précieux ont été les composantes les moins performantes de l’indice. Au sein des métaux industriels, le nickel, le zinc et l’aluminium ont enregistré de fortes baisses, tandis que le recul des prix du plomb et du cuivre a été plus modéré. Parmi les métaux précieux, les prix de l’argent et de l’or se sont repliés durant le mois. Les prix de l’énergie ont eux aussi chuté. Dans le secteur de l’agriculture, les prix du blé, du blé du Kansas et du maïs ont considérablement baissé.
Actifs numériques
Après avoir enregistré l’une de leurs meilleures performances mensuelles en janvier, les marchés des actifs numériques ont marqué une pause en février. Les performances du Bitcoin et de l’Ethereum sont restées relativement stables, avec respectivement 0 % et 1,3 %. La capitalisation boursière totale des crypto-monnaies s’élève aujourd’hui à près de 1 000 milliards de dollars, contre 756 milliards dollars au début de l’année. Le mois a été marqué par une intensification de l’activité sur le front de la réglementation. La SEC enquête sur plusieurs entreprises de premier plan et l’autorité de réglementation britannique a entamé un vaste examen de la réglementation des actifs numériques.
L’activité des utilisateurs est restée soutenue. Un récent rapport publié par crypto.com a révélé que le nombre des détenteurs de crypto-monnaies a augmenté de 39 % en 2022, passant de 306 millions à 425 millions malgré le marché baissier. Pour la suite, une mise à jour importante du réseau Ethereum, appelée le Hard Fork Shanghai, se profile. Cette mise à jour permettra le retrait des ETH déposés en staking, marquant l’étape ultime dans la transition du réseau au Proof of Stake.
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