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COP27 : un premier témoignage

Alors que je commençais mon voyage de retour de Sharm El-Sheikh, j'ai réfléchi à mes quelques jours à la COP27, aux gens que j'ai rencontrés et aux histoires que j'ai entendues.

15/11/2022
Maria Teresa Zappia at COP27.

Authors

Maria Teresa Zappia
Responsable de la durabilité et de l’impact, Schroders Capital

J’ai été particulièrement frappée de constater à quel point les défis climatiques auxquels de nombreux marchés émergents et frontières sont confrontés sont différents de ceux des économies plus développées.

J'ai rencontré de nombreux participants venant de toute l'Afrique - par exemple - au cours des trois jours, ce qui m’a rappelé les différences qui existent au sein d'un tel continent, où les points de vue et les priorités varient considérablement du nord au sud et de l'est à l'ouest.

Pour certains, la priorité était les opportunités dans l'hydrogène vert, pour d'autres, c’était le capital naturel dans le bassin du Congo. D'autres encore m'ont dit qu'ils se concentraient sur la croissance des énergies renouvelables au Kenya et en Afrique australe.

Un thème commun à ces divers délégués était cependant la question des « pertes et dommages », à savoir le fait que les marchés développés n'ont pas payé les 100 milliards de dollars par an promis d'ici 2020 pour financer les initiatives climatiques sur les marchés en développement.

Les impacts négatifs des plus grands pollueurs au monde affectent de manière disproportionnée les économies en développement et cette promesse non tenue se fait donc d'autant plus sentir.

J’ai également rencontré un certain nombre d'entrepreneurs du secteur privé des marchés émergents, dont beaucoup sont en train de perdre l'espoir que les économies développées fournissent une aide substantielle.

Ils estiment de plus en plus qu'ils doivent agir et prendre en charge leur propre avenir.

Après tout, ils sont les mieux placés pour connaître les besoins des marchés locaux. Ils sont également conscients du risque de s’endetter en dollar américain, d'autant plus en cette période où le billet vert s'est fortement apprécié. Dans certains cas, on observe également une répugnance à dépendre de l'aide d'anciens maîtres coloniaux.

Parmi les différentes sessions auxquelles j'ai assisté, j'ai trouvé celles auxquelles participaient des populations autochtones particulièrement instructives. Assurer leur inclusion a été l'un des principaux défis de la conférence.

Les terres indigènes abritent 80 % de la biodiversité mondiale, si bien que l'écoute de ces peuples et la protection de leurs droits sont essentielles pour atteindre les objectifs climatiques et naturels. Bien que présents à la COP, leur statut d'« observateur » leur a conféré peu d'influence sur les discussions concernant les politiques climatiques et je n’étais pas la seule à estimer que cet arrangement était inadéquat.

Les institutions de financement du développement ont également été au centre des préoccupations de nombreux délégués lors de la COP27. L'ampleur des défis climatiques qui se posent dépasse les budgets d'aide au développement et les fonds propres des banques de développement.

Cela signifie que le partenariat avec les entreprises, les investisseurs institutionnels et les gestionnaires d'actifs est le seul moyen d’augmenter le financement climatique si l'on veut que les initiatives climatiques clé atteignent l'échelle nécessaire pour avoir un impact.

Les financements mixtes (partenariats public-privé) ont fait l'objet de nombreuses discussions, notamment pour les initiatives innovantes de financement climatique qui n'ont pas d'historique de performance, et qui présentent davantage un risque de type de capital-risque, ou pour de nouveaux concepts de classe d'actifs comme le capital naturel.

Les autorités de réglementation ont fait pression pour la communication d’informations supplémentaires sur les risques climatiques dans les portefeuilles des investisseurs, selon plusieurs méthodologies concurrentes : par exemple, l'initiative Science-based Targets (iSBT), le groupe de travail sur la publication d'informations financières liées au climat (Taskforce for Climate-related Financial Disclosures, TCFD), bientôt le groupe de travail sur la publication d'informations financières liées à la nature (TNFD), entre autres.

Il y a donc eu beaucoup de discussions sur la disponibilité des données, la mesure du carbone et les outils de reporting qui peuvent guider les investisseurs et leur faciliter la vie en ce qui concerne leur impact sur le climat aujourd'hui et demain. Le rêve de chacun est de disposer d'un seul outil nécessitant peu de maintenance pour différentes stratégies – atténuation, adaptation et capital naturel.

Enfin, j'ai trouvé l’aspect humain de la COP27 en grande partie inspirant. À l'heure où les réunions virtuelles dominent toujours ma vie professionnelle, rencontrer en personne d'anciens collègues, des professionnels, des investisseurs actuels et futurs, ainsi que des délégués du monde entier, était revigorant et m’a rappelé la valeur de l'interaction en face à face.

La domination masculine était toutefois notable. Sans surprise, les problèmes de diversité que l’on constate dans les entreprises et en politique se reflètent lors de grandes conférences comme celle-ci, avec un nombre remarquable de tables rondes et de délégations composées uniquement d'hommes.

J'attends avec impatience une plus grande présence féminine lors des COP futures.

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Maria Teresa Zappia
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