Les risques mondiaux « les plus graves » sur deux et dix ans
Ce que le Rapport sur les risques mondiaux 2023 du Forum économique mondial, publié la semaine dernière avant Davos, indique pour les investisseurs.
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La crise du coût de la vie, les catastrophes naturelles et les événements climatiques extrêmes ainsi que l’incapacité à atténuer le changement climatique figurent parmi les 10 principaux risques au monde, selon le dernier Rapport sur les risques mondiaux 2023 du Forum économique mondial.
Le coût de la vie est arrivé en tête des risques sur un horizon de deux ans, suivi des catastrophes naturelles, des événements climatiques extrêmes et des confrontations géopolitiques. Cinq sur dix sont environnementaux, tandis que trois sont sociétaux, un est géopolitique, un autre est technologique et un dernier géopolitique.
Dans le même temps, sur un horizon de 10 ans, la proportion des risques environnementaux s’élève à six, l’incapacité d’atténuer le changement climatique arrivant en tête, suivie de l’échec de l’adaptation au changement climatique et des catastrophes naturelles et des événements climatiques extrêmes.
Dix principaux risques sur une période de deux ans
- Crise du coût de la vie
- Catastrophes naturelles et événements climatiques extrêmes
- Confrontations géopolitiques
- Incapacité à atténuer le changement climatique
- Érosion de la cohésion sociale et polarisation sociétale
- Incidents portant atteinte à l’environnement à grande échelle
- Échec de l’adaptation au changement climatique
- Cybercriminalité et cyber-insécurité généralisées
- Crises liées aux ressources naturelles
- Migration involontaire à grande échelle
Dix principaux risques sur une période de 10 ans
- Incapacité à atténuer le changement climatique
- Échec de l’adaptation au changement climatique
- Catastrophes naturelles et événements climatiques extrêmes
- Perte de biodiversité et effondrement des écosystèmes
- Migration involontaire à grande échelle
- Crises liées aux ressources naturelles
- Érosion de la cohésion sociale et polarisation
- Cybercriminalité et cyber-insécurité généralisées
- Confrontations géopolitiques
- Incidents portant atteinte à l’environnement à grande échelle
Que signifie le Rapport sur les risques mondiaux 2023 du FEM pour les investisseurs et pourquoi ces questions sont-elles importantes ?
À la fin de l’année dernière, les équipes d’investissement et d’économie de Schroders ont publié les cinq grandes tendances macroéconomiques qu’elles prévoient de définir dans les années à venir à l’approche d’un nouveau régime économique.
Comme l’écrivaient Azad Zangana, Économiste senior européen et stratégiste, et Johanna Kyrklund, CIO du groupe et Responsable des investissements,dans cet article, Changement de régime : investir dans la nouvelle ère ; « À l’issue de ce cycle économique, nous ne devrions pas nous attendre à voir les schémas de la dernière décennie se répéter. Un nouveau régime de politique et de comportement des marchés est en train de se mettre en place. Les investisseurs doivent le comprendre s’ils veulent trouver les meilleures opportunités et protéger leurs portefeuilles. »
Pour citer quelques exemples, Johanna Kyrklund a cité les changements concernant le regard que nous portons sur les obligations, les changements apportés à la valorisation des actifs, la divergence accrue des cycles de taux d’intérêt entre les différents pays et régions, l’augmentation des coûts d’emprunt et la contraction probable des ratios cours/bénéfices.
Elle a ainsi déclaré : « Dans cette nouvelle ère, les changements seront indubitablement nombreux pour les investisseurs : comment valoriser les actifs, où trouver les meilleures opportunités, comment gérer le risque. Mais les ingrédients du succès restent les mêmes. Nous avons besoin de travailler en équipe, d’une analyse rigoureuse, d’ouverture d’esprit, de flexibilité et, surtout, d’une approche active. »
Selon Willem Schramade, Responsable des conseils aux clients en matière de durabilité, et co-auteur du manuel des Principes de la finance durable, de nombreux investisseurs « veulent des performances solides générées dans les limites sociales et planétaires ». Il dit souvent qu’ils veulent « adopter une double perspective de rendement » ; « Ils veulent à la fois de bons résultats financiers et de bons résultats pour la société et la nature. »
Comme il l’a expliqué dans un article récent, Attacher des valeurs exactes à E et S : raison pour laquelle j’ai rejoint Schroders (en anglais uniquement) : « On ne soulignera jamais assez l’importance de considérer E et S en termes de valeur … en exprimant les questions de durabilité en termes de valeur, en valorisant les externalités des entreprises. »
La crise du coût de la vie et l’incapacité à atténuer le classement du changement climatique en tant que risque mondial le plus grave au cours des deux et dix prochaines années ne sont pas une surprise pour Andy Howard, Responsable mondial de l’investissement durable.
Comme il l’a observé dans l'article Durabilité - Perspectives 2023 : cinq tendances à surveiller ; « Alors que le monde continue d’émerger des mesures de confinement liées à la Covid-19, les fissures dans les économies, les sociétés et les ambitions environnementales se font plus claires. Pour l’avenir, la dette héritée de cette crise limite la capacité des gouvernements à continuer d’apporter un soutien social pendant les périodes difficiles. On observera probablement de plus en plus d'interventions et les entreprises devraient jouer un rôle plus important dans la résolution de problèmes critiques, que ce soit les défis climatiques, les menaces pour la biodiversité ou la crise du coût de la vie. »
Sarah Woodfield, Manager de l’actionnariat actif et responsable de l’engagement de Schroders pour la biodiversité et la nature , a participé au sommet des Nations Unies sur la biodiversité de la COP15 en décembre.
S’exprimant dans un épisode du podcast Financement de la Nature du Green Finance Institute en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement, qui a été enregistré à la COP15, Sarah Woodfield a déclaré : « Nous dialoguons avec les entreprises depuis plusieurs années, et en particulier au cours des trois dernières années, nous avons mené plus de 200 dialogues avec les entreprises dans lesquelles nous investissons sur la biodiversité et les questions liées à la nature. Et cela englobe un assez grand nombre de domaines différents. Il pourrait s’agir de l’exploitation des terres, qui est l’un des principaux facteurs de la perte de biodiversité, comme de la déforestation ou de la pollution. Nous mettons l’accent sur le dialogue avec les entreprises pour mieux comprendre les risques, la manière dont elles prévoient de gérer ces risques et sur la collaboration avec elles pendant une période afin d’examiner cette transition vers leur modèle économique qui doit avoir lieu afin de soutenir un avenir favorable à la nature. »
Dans le même temps, Samuel Thomas, Analyste en investissement durable au sein de l’équipe de recherche sur l’investissement durable chez Schroders, commente la cybercriminalité et la cyber-insécurité généralisées, qui figurent à la fois sur les listes de risque à deux ans et dix ans en 8e position.
Il déclare : « Les cyber-attaques constituent une menace évolutive pour les entreprises et la société à travers le monde. Désormais, la communauté des investisseurs s’est parfaitement rendue compte que les cyber-risques représentent une menace très réelle pour les entreprises, vu les attaques de plus en plus fréquentes et coûteuses chaque année. En 2022, le coût moyen d’une violation de données a augmenté de 3 % en glissement annuel pour atteindre un sommet historique de 4,35 millions de dollars américains, soit une hausse de plus de 13 % depuis 2020.
« Les cybermenaces étant de plus en plus sophistiquées et financièrement préjudiciables, il est donc de plus en plus important pour les investisseurs de considérer la cybersécurité comme un facteur important dans l’évaluation de la résilience et de la durabilité des entreprises. »
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