Le tableau de bord du changement climatique montre une amélioration à 3,9°C mais nous ne devons pas nous arrêter là
Bien que la COP24 n’ait donné lieu qu’à peu d’avancées, ce qui est quelque peu inquiétant, il y a encore des lueurs d’espoir concernant les progrès en matière de changement climatique.
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Début 2019, notre tableau de bord indique une augmentation de la température à long terme de 3,9 °C. Malgré une légère amélioration par rapport à la hausse de 4 °C suggérée au trimestre dernier, notre analyse laisse entendre que de nombreux autres changements sont encore nécessaires afin de contenir l’augmentation de la température de 2 °C, seuil que les dirigeants politiques du monde entier se sont engagés à ne pas dépasser à Paris en 2015. Leur accord visant à poursuivre les efforts dans l’optique de limiter la hausse à 1,5 °C perd tout espoir.
Le tableau de bord du changement climatique offre une vue d’ensemble du rythme et de l’ampleur de l’action climatique dans l’ensemble des domaines qui conduiront à la décarbonisation. Schroders a créé ce tableau de bord pour fournir à nos analystes, gestionnaires de fonds et clients une mesure objective du rythme de l’action climatique, les aidant ainsi à relever un défi qui aura un impact spectaculaire sur les marchés financiers, mais qui est trop souvent dominé par les actualités, les émotions et les discours.
Explication des données du tableau de bord
Andrew Howard, Responsable de la recherche-développement durable chez Schroders, explique pourquoi le niveau d’action actuel continue de pointer en direction d’une augmentation de la température à long terme d’environ 3,9 °C :
« La vigueur des prix du carbone - en hausse en Europe depuis plus d’un an et plus forts en Amérique du Nord au dernier trimestre - a été le principal moteur de l’amélioration par rapport à la trajectoire vers les 4 °C du trimestre précédent.
Cependant, malgré toute l’attention accordée au changement climatique vers la fin de l’année dernière - les recherches sur Google ont été deux fois plus nombreuses qu’au trimestre précédent - les mesures concrètes demeurent rares.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a souligné la nécessité d’agir lorsqu’il a publié en octobre un rapport avertissant que la réalisation des objectifs climatiques exigerait un effort "d’une ampleur sans précédent". Cette organisation - qui synthétise les travaux des climatologues à l’échelle mondiale - a conclu que, pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré par rapport aux niveaux préindustriels, il faudrait réduire de moitié environ les émissions d’ici 2030 et les éliminer d’ici 2050. Les émissions mondiales ont, quant à elles, continué d’augmenter. Selon les études préliminaires du Global Carbon Project, les émissions mondiales de carbone ont augmenté de 2,7 % en 2018.
Malgré cela, le message du GIEC semble être tombé dans l’oreille d’un sourd lors de la 24e Conférence des Parties (COP24) à Katowice en décembre. L’événement annuel réunit des dirigeants politiques du monde entier pour faire avancer l’agenda climatique. Cette manifestation a été le théâtre de l’étrange spectacle d’une célébration du charbon et s’est terminée par une entente sommaire qui repousse la perspective d’une action plus dure jusqu’en 2020.
Le président précédent de l’événement a souligné dans son discours de clôture que "certains pays ne comprennent pas pleinement l’ampleur et l’urgence de la crise" et a appelé à ce que 2019 marque l’année où "le dialogue doit céder le pas à l’action". Nous doutons de plus en plus qu’un consensus mondial contraignant soit atteint assez rapidement pour apporter les changements nécessaires au respect des engagements pris à Paris il y a trois ans.
Cependant, il y a d’autres raisons d’être optimiste dans d’autres domaines, soulignant l’importance de regarder au-delà des manchettes simplistes et d’examiner le tableau plus complet brossé ici ».
Tout n’est pas perdu
« À notre avis, la clé de l’action climatique à l’échelle et à la vitesse nécessaires pour éviter les pires effets physiques des dommages climatiques se trouve loin des discussions lors des sommets annuels de la COP.
Alors que l’attention des médias se concentre sur un accord mondial issu de l’Accord de Paris conclu en 2015, la plupart des mesures ont été prises de manière indépendante. Les pays représentant plus de la moitié des ventes mondiales de voitures se sont maintenant engagés à interdire les voitures équipées d’un moteur à combustion. En novembre, le Climate Group, le Carbon Disclosure Project (CDP) et PricewaterhouseCoopers (PwC) ont rapporté que 120 États et villes leaders, représentant plus d’un cinquième de l’économie mondiale, s’étaient engagés à décarboniser deux fois plus vite que le groupe des principaux pays du G20.
Les coûts de l’énergie propre et du transport électrique ont également chuté ces dernières années. Les coûts de production d’énergie éolienne et solaire terrestre sont désormais proches des centrales à combustibles fossiles les moins chères. De même, le coût des véhicules électriques s’est rapproché de celui des moteurs à essence ou diesel, la Chine ajoutant désormais 4 000 autobus électriques sur ses routes toutes les deux semaines, soit l’équivalent du nombre total d’autobus desservant la région parisienne. »
Coûts moyens de l’énergie propre par rapport à ceux des combustibles fossiles

Source : IRENA, calculs Schroders
Coûts moyens de possession d’une voiture électrique par rapport à ceux d’un moteur à combustion

Source : Bloomberg NEF, calculs Schroders
Une transformation au niveau mondial est toujours nécessaire
« Le changement climatique n’a jamais été un thème d’investissement aussi important. Les mesures visant à s’attaquer à ses causes se poursuivront, que l’on parvienne ou non à un consensus mondial, mais leur rythme doit s’accélérer pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux. Les opportunités intéressantes où la technologie a mûri au point de devenir compétitive sur le plan économique continueront de se faire plus nombreuses, mais la transformation mondiale qui sera nécessaire exige un changement de cap plus global. Dans le cas contraire, les températures continueront d’augmenter et les dommages matériels se feront plus nombreux, ce qui freinera l’économie mondiale et finira par l’affaiblir.
Impossible de passer outre le défi que représente le changement climatique. Les investisseurs feraient bien de suivre sa trajectoire. »
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