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Perspectives 2022 : Actions internationales et thématiques

Le pouvoir de fixation des prix sera déterminant pour les actions mondiales en 2022.

20/01/2022
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Authors

Alex Tedder
Responsable de la gestion Actions mondiales et gérant du fonds Schroder ISF Global Disruption
  • La perturbation de la chaîne d’approvisionnement est importante, mais elle devrait s’atténuer en 2022.
  • L’inflation reste un risque important dans de nombreux secteurs, avec une hausse des coûts de production, en particulier les coûts énergétiques, déjà dans le système et se répercutant sur les prix à la consommation et les salaires.
  • Les marges seront probablement sous pression, de sorte que le pouvoir de fixation des prix sera déterminant.

 

La perturbation de la chaîne d’approvisionnement devrait s’atténuer dans la plupart des secteurs en 2022

L’importante perturbation observée en 2021, en grande partie liée à des cessations d’activité et à des goulets d’étranglement dans les transports, devrait s’atténuer à l’approche de 2022.

Historiquement, les arriérés de la chaîne d’approvisionnement s’ajustent assez rapidement après des périodes de stress, car le marché répond à une demande plus élevée et reconstitue les stocks. Nous ne voyons aucune raison de supposer que ce ne soit pas le cas en 2022. Les tarifs de transport de fret ont d’ailleurs déjà commencé à baisser.

 

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Toutefois, les prix de l’énergie devraient rester élevés, et cela pour diverses raisons. La reprise économique stimule la demande de pétrole et de gaz alors que la croissance de l’offre est statique. Les gouvernements ayant encouragé les entreprises énergétiques à investir davantage dans les énergies renouvelables, les dépenses traditionnelles d’exploration et de production ont été réduites. En conséquence de ce sous-investissement, l’offre n’est pas seulement limitée, mais dans de nombreux cas elle devrait diminuer assez rapidement, surtout si les objectifs d’émissions doivent être atteints. Les prix des sources d’énergie dites « traditionnelles » devraient donc rester élevés pendant un certain temps.

Il ne fait aucun doute qu’à l’avenir les réserves souterraines de pétrole et de gaz aient une fraction de leur valeur implicite aujourd’hui. Mais pour le moment, les sources d’énergie traditionnelles peuvent générer des flux de trésorerie et des bénéfices supérieurs à la moyenne. Nous ne pensons pas que ce soit une opinion consensuelle.

 

L’inflation reste préoccupante

Depuis quelque temps, les gérants de fonds s’inquiètent du fait que l’inflation s’avère plus que « transitoire » et, jusqu’à présent, la situation n’est pas bonne. En octobre, aux États-Unis, l’inflation des prix à la production (8,6 %) a produit un effet de choc. Elle reflète l’impact des hausses de prix sur l’ensemble du spectre, de l’énergie et des matières premières jusqu’à la main-d’œuvre.

Ce dernier phénomène a d’autant plus surpris de nombreux économistes qu’aux États-Unis et en Europe une part significative de la main-d’œuvre n’a pas encore repris le travail. La pénurie de main-d’œuvre qui s’en est suivie a exercé des pressions haussières importantes sur les salaires : le salaire horaire moyen aux États-Unis progresse désormais à 5 % et devrait encore s’accélérer, à mesure que les travailleurs réagissent à la hausse des coûts des carburants et des logements par des demandes salariales croissantes.

Dans l’ensemble, malgré une certaine modération des pénuries de l’offre, la pression sur les prix est forte et l’accroissement de l’inflation des prix à la consommation en octobre (6,2 %, son plus haut niveau depuis 1982) ne nous a pas surpris. Il est difficile d’envisager un changement rapide de direction de la pression sur les prix, d’autant plus que la dynamique de reprise semble solide dans toutes les grandes régions du monde.

 

Les marges seront sous pression dans de nombreux secteurs

La croissance des bénéfices des entreprises a été remarquablement forte en 2021. Des mesures de relance monétaire et fiscale record ont soutenu le redressement rapide de l’activité après l’approbation des vaccins contre la Covid-19 en fin d’année dernière. Les entreprises américaines du S&P 500, par exemple, sont sur le point d’enregistrer un bénéfice par action de 225 $ en 2021, soit une hausse de 65 % par rapport à 2020.

La performance remarquable des bénéfices en 2021 suggère fortement d’importantes difficultés en 2022. Non seulement les marges américaines ont retrouvé des niveaux record, mais l’impact de la hausse des coûts des intrants ne s’est pas encore fait pleinement sentir. Les tensions sur le marché du travail créant une concurrence pour les travailleurs qualifiés dans de nombreux secteurs, la pression sur les marges va s’accentuer, en particulier dans le secteur des services. Tout cela renforce un environnement beaucoup plus difficile pour la rentabilité.

 

Le pouvoir de fixation des prix devrait être un facteur clé au cours des 12 à 24 prochains mois

Dans ce contexte, des risques évidents pèsent sur les actions à l’horizon de l’année prochaine, d’autant plus que les valorisations sont désormais relativement étendues (en particulier aux États-Unis). L’ancienne maxime selon laquelle les marchés haussiers ne meurent pas de vieillesse semble sans aucun doute se confirmer à l’heure actuelle.

Il est également envisageable que les entreprises puissent se tirer d’affaire au cours des 12 prochains mois en répercutant la hausse des prix sur les ménages, dont les finances sont globalement saines et qui pourraient considérer une hausse de 5 % pour les biens de consommation tolérable du fait de l’augmentation des salaires.

Toutefois, beaucoup d’entreprises, en particulier dans des secteurs fragmentés où les produits sont peu ou pas différenciés, ne pourront pas répercuter la hausse des coûts.

Dans le contexte actuel, les secteurs des biens de consommation de première nécessité et de l’industrie semblent les plus vulnérables à l’augmentation des coûts des intrants, compte tenu de la forte hausse des matières premières de base comme les céréales et les sucres ou l’acier et le cuivre. Par ailleurs, ces secteurs sont généralement très compétitifs.

Mais il y a des exceptions notables : Nestlé a pu augmenter ses prix de plus de 4 % au troisième trimestre 2021 par rapport à 2020, grâce à sa forte franchise mondiale de café, tandis que d’autres sociétés du secteur, comme Unilever ou Proctor & Gamble, ont tout simplement eu du mal à relever les prix.

Peut-être les meilleurs exemples de pouvoir de fixation des prix positif sont-ils fournis par le secteur technologique, en particulier parmi les plateformes dites de très grande capitalisation. Les éditeurs de logiciels tels que Microsoft ou Adobe, qui fournissent des outils essentiels aux entreprises, aux gouvernements et aux ménages, sont dans une position unique parce qu’ils peuvent augmenter leurs frais d’abonnement annuels chaque année.

De même, une poignée de très grandes plateformes Internet, notamment Alphabet, la société mère de Google, dominent le marché de la publicité numérique (qui devient à son tour le canal dominant des annonceurs de toute taille). Au cours des neuf premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires de Google a progressé de 45 % par rapport à l’année précédente, soutenu par la vigueur des prix.

Beaucoup d’autres sociétés de logiciels, d’Internet et de semi-conducteurs peuvent enregistrer des hausses régulières de prix tout en maintenant une croissance des coûts extrêmement modérée. Ces secteurs resteront un terrain de chasse fertile pour la croissance au cours de l’année à venir.

 

Les mégatendances continuent de s’accélérer

Sur fond de défis immédiats, plusieurs facteurs structurels sont susceptibles d’avoir un impact significatif sur les marchés actions au cours des dix prochaines années et au-delà.

La plupart de ces tendances (souvent appelées « méga-tendances ») sont loin d’être nouvelles. Le changement climatique, la transition énergétique, le changement démographique, l’innovation dans le domaine de la santé, la numérisation, l’automatisation et l’urbanisation sont pertinents depuis de nombreuses années. Toutefois, cette pertinence augmente de manière exponentielle à mesure que les populations grandissent. Dans certains cas, la pandémie a simplement accéléré le processus de changement.

Bien qu’il y ait d’importants défis à relever rapidement à l’échelle mondiale, il y a de nombreuses raisons de penser qu’il est possible d’y remédier. Comme le montre la production d’un vaccin révolutionnaire, neuf mois seulement après l’émergence de la Covid-19, nous vivons dans un âge d’or de l’innovation.

La convergence de multiples technologies allant de la puissance de traitement, de la connectivité, de la bande passante et de la mémoire jusqu’à la puissance délivrée et aux logiciels se traduit par une vague d’innovations dans de nombreuses industries, dont la plupart n’auraient pas été possibles il y a quelques années.

Le vaccin contre la Covid-19 n’aurait pas pu être mis au point sans la technologie de séquençage de l’ADN. De même, le processus de transition énergétique est désormais possible en raison des progrès extraordinaires en ce qui concerne la capacité des batteries, la capacité de production d’électricité renouvelable et la technologie de réseau. Le processus de transformation mondiale en cours est vaste, omniprésent et de longue durée.

Du point de vue de l’investissement, les opportunités sont immenses. Si l’on a raison concernant les implications des méga-tendances, alors investir dans les entreprises qui y sont exposées pourrait être une opportunité de rendements nettement supérieurs à ceux d’un indice boursier traditionnel.

 

Pour finir : s’engager porte ses fruits

Selon le vieux proverbe anglais : « Celui qui ne s’engage pas ne sait rien. » Cela s’applique certainement à l’investissement. Pourtant, il est surprenant de constater à quel point les investisseurs et les équipes de gestion dans lesquelles ils investissent n’interagissent pas souvent. Traditionnellement, les investisseurs dans des actions cotées ont choisi d’exercer leurs opinions principalement via le système de vote par procuration. En règle générale, ils ont voté, et continuent de le faire, en accord avec la direction de l’entreprise

Dans un monde complexe et en rapide évolution, un dialogue régulier et constructif entre les fournisseurs de capitaux et leurs bénéficiaires nous paraît essentiel. Une équipe de gestion peut ne pas apprécier l’importance d’une question spécifique, comme le développement durable ou le bien-être social, du point de vue de l’investisseur.

De même, il se peut qu’un investisseur n’apprécie pas la mesure dans laquelle une entreprise s’est engagée à faire évoluer son modèle économique afin de relever certains des défis que nous avons évoqués précédemment. L’investissement ne s’arrête pas à l’achat d’une action. L’engagement actif est crucial.

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Alex Tedder
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