Banque du Japon : les coffres sont vides, mais les perspectives des entreprises restent intactes

Après la dernière décision politique de la Banque du Japon, nous nous penchons sur les options qui restent aux autorités pour stimuler l'économie et sur les perspectives des bénéfices d’entreprises.

21/09/2016
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Qu’une banque centrale agisse de manière indépendante est une bonne chose, mais les mesures timides adoptées aujourd’hui par la Banque du Japon (BoJ) sont très surprenantes.

La BoJ n’a pas modifié ses taux d'intérêt (-0,1 %) ni ses achats d’emprunts d'État (80 000 milliards de yens), alors que le marché attendait une nouvelle réduction des taux à hauteur de 10 points de base (pb) et une augmentation du plan d’assouplissement quantitatif (QE) jusqu’à 100 000 milliards de yens.

En revanche, la BoJ a décidé d’accroître ses achats de fonds indiciels cotés (ETF) à 6 000 milliards de yens (3 200 milliards de yens auparavant) et de renforcer son programme de crédit en dollar, qui passe de 12 à 24 milliards de dollars américains. Enfin, la Banque a également annoncé une revue de l’efficacité de sa politique monétaire à sa réunion des 20 et 21 septembre. Ce ne sont cependant que des « mesurettes » comparé à ce que le marché anticipait.

Le gouvernement prépare la relance

La timidité de la Banque centrale s’explique peut-être par le vaste plan de relance que prépare le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe. Plus tôt cette semaine, les autorités ont annoncé que ce plan représenterait au total 28 000 milliards de yens, soit plus de 5 % du PIB.

Dans une déclaration publiée aujourd'hui, le gouvernement mentionne les synergies que ce plan peut produire aux côtés d’une politique monétaire accommodante, mais sans préciser si l’approche actuelle de la Banque du Japon suffit ou si d'autres mesures seront annoncées par la suite.

Il se peut qu’avant d’intervenir, la BoJ attende simplement de voir quelle proportion de ces 28 000 milliards de yens sera constituée d’ « argent réel », c’est-à-dire de renforcement des mesures déjà à l‘œuvre. Selon les estimations, cela représenterait entre 5 000 et 12 000 milliards de yens, ce qui serait considérable (plus de 2 % du PIB).

La BoJ n’a plus beaucoup de cordes à son arc

Quoi qu’il en soit, comme nous l’avons déjà fait remarquer par le passé, les coffres de la BoJ sont vides : le QE fonctionne déjà à plein régime et les taux d'intérêt négatifs ne soutiennent pas le système bancaire japonais. C’est la raison pour laquelle les autorités se tournent maintenant vers une relance budgétaire.

Naturellement, c’est un fait que la BoJ ne peut pas admettre, et son gouverneur Haruhiko Kuroda ne manquera pas d'insister sur sa volonté d’agir lors de sa conférence de presse, mais les marchés des changes le comprennent ainsi et le yen s’est nettement apprécié depuis la réunion de la Banque centrale.

Point de vue de marché de Shogo Maeda, Responsable de la gestion actions japonaises

Aujourd’hui, comme chacun s’y attendait ou presque, la Banque du Japon a pris de nouvelles mesures. Dernièrement, le Premier ministre Shinzo Abe a annoncé la mise en place d'un plan de relance économique de 28 000 milliards de yens (supérieur aux attentes) étendu sur les prochaines années. Compte tenu de ces évolutions des politiques monétaires et budgétaires, nous pensons qu’il est temps de réévaluer les opportunités du marché d’actions japonais.

Davantage de changements à l’horizon

Premièrement, la BoJ a annoncé de nouvelles mesures d’assouplissement en doublant ses achats d’ETF (à 6 000 milliards de yens par an) et son programme de crédit en dollar américain pour les entreprises souhaitant se développer à l’étranger (à 24 milliards de dollars). En revanche, les taux d'intérêt négatifs sont restés inchangés, ce qui a déçu certains intervenants des marchés des changes et des emprunts d'État japonais.

Dans le même temps, la BoJ semble avertir les investisseurs qu’elle pourrait prendre d'autres mesures lors de sa prochaine réunion.

De son côté, le gouvernement donnera bientôt des précisions sur son plan de relance économique. Par conséquent, les autorités publiques et monétaires agissent plutôt dans le sens qu’attendaient les marchés, ce qui devrait avoir des conséquences légèrement positives pour les actions et pour l’économie.

En laissant les taux d’intérêt inchangés (ce qui est positif pour les banques, les compagnies d'assurance et le marché dans son ensemble, d’après nous), la BoJ tient probablement compte des inquiétudes entourant les effets de sa politique sur les engagements des fonds de pension et le secteur financier.

De plus, on peut dire que la BoJ et le gouvernement parviennent, dans une certaine mesure, à donner l’impression qu’ils coordonnent activement leurs efforts pour soutenir l'économie.

Les entreprises pourraient enregistrer des bénéfices supérieurs aux attentes

Dans le même temps, l’indice TOPIX (performance totale, en yen) a clôturé le mois de juin en hausse de 6 % tandis que les bénéfices des entreprises progressent raisonnablement : pour le premier trimestre (d’avril à juin) de l’exercice fiscal 2016, les chiffres qui sont publiés en ce moment sont globalement supérieurs aux anticipations.

En excluant l’effet de change, les bénéfices restent donc solides et l’on peut s’attendre à d'autres surprises positives à l’avenir. De nombreuses entreprises exercent une surveillance étroite des coûts et nous pensons que les dividendes pourront être maintenus même si la croissance des bénéfices est revue à la baisse.

Un changement d’attitude

À terme, nous pensons que le dialogue accru avec les investisseurs, accompagné d'un changement d’attitude des équipes dirigeantes, favorisera le versement de dividendes plus élevés et les rachats d’actions. Ce ne peut être que positif, et cela renforcera l’attention portée à la rentabilité des fonds propres.

Nous pensons que le marché japonais a largement pris en compte l’impact potentiellement négatif du raffermissement du yen sur les bénéfices, mais que le sentiment reste très sensible à la parité yen/dollar. Par conséquent, une hausse des ratios cours/bénéfices est tout à fait possible (les PER s'établissent actuellement aux alentours de 13 fois les bénéfices
de l'exercice fiscal en cours).

Ce document exprime les opinions de Keith Wade, économiste et stratégiste, et de Shogo Maeda, responsable de la gestion actions japonaises, et ne représente pas nécessairement les opinions formulées ou reflétées dans d’autres supports de communication, présentations de stratégies ou de fonds de Schroders.

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