Changement de régime : les pénuries de main-d’œuvre devraient encourager les investissements dans la technologie
À l’heure du vieillissement et de la diminution de la main-d’œuvre, les entreprises doivent investir dans la robotique, l’automatisation et l’intelligence artificielle, et adopter leur utilisation.
Authors
La pandémie mondiale a mis en lumière la fragilité de marchés du travail vieillissants dans les plus grandes économies mondiales, à un moment où leurs gouvernements n’avaient plus guère de solutions pour compenser la situation démographique défavorable. Le soutien aux partis populistes au Royaume-Uni post-Brexit, aux États-Unis post-Trump et de manière croissante en Europe avait souvent empêché toute amélioration des tendances migratoires, ce qui aurait pu atténuer la pression sur les marchés du travail.
D’ici la fin de cette décennie, la population en âge de travailler va considérablement baisser au sein des plus grandes économies mondiales. Cette diminution de la main-d’œuvre pourrait contraindre les entreprises à entrer en concurrence pour satisfaire leurs besoins en personnel, ce qui devrait augmenter la part du travail dans le PIB – le coût de la rémunération des employés en pourcentage du PIB – et ainsi réduire la productivité du travail, et la part des bénéfices des entreprises.
La réduction des travailleurs disponibles accentuera les tendances inflationnistes de l’économie mondiale qui résultent déjà d’autres tendances macroéconomiques majeures, telles que les défis de la mondialisation et la transition vers les énergies renouvelables (voir - uniquement en anglais - Changement de régime : investir dans la nouvelle ère).
Les entreprises n’auront guère d’autre choix que d’investir dans les technologies liées à l’automatisation, à la robotique et à l’intelligence artificielle (IA) pour accroître leur productivité et ainsi faire face à la hausse des coûts du travail. La promesse d’une « quatrième révolution industrielle », menée par la robotique intelligente, pourrait avoir des répercussions profondes sur la productivité et la croissance économique mondiale. Ces avantages pourraient convaincre les gouvernements que le coût de remplacement de certains travailleurs dû à ces nouvelles technologies est finalement un bon compromis. Dans un contexte d’endettement élevé et de hausse de l’inflation qui grèvent encore davantage les finances publiques, elles offrent un certain répit.
Toute réponse des entreprises et des gouvernements à la dégradation des marchés du travail ne devrait toutefois compenser que partiellement les pressions inflationnistes issues du nouveau régime.
Des pénuries cycliques graves de travailleurs
Les taux d’intérêt ont été fortement revus à la hausse depuis un an pour lutter contre une inflation très élevée qui fait suite à plusieurs chocs sur l’offre qui ont impacté l’économie mondiale. La pandémie a joué un rôle clé dans la perturbation des chaînes d’approvisionnement, et elle a également contribué au déséquilibre actuel des marchés du travail. Par exemple, le taux de chômage aux États-Unis est tombé à 3,4 % en janvier et avril 2023, son plus bas niveau depuis mai 1969, une période au cours de laquelle une inflation élevée et persistante s’est ensuivie pendant plusieurs années (graphique 1).
La hausse des taux d’intérêt devrait finir par ralentir la demande et les pressions inflationnistes domestiques, mais la pénurie de travailleurs semble être plus qu’un phénomène cyclique. Si les taux de chômage étaient très bas même avant la pandémie, les baisses récentes ont été plus importantes, pour la plupart des pays, que celles qu’aurait engendrées l’augmentation du PIB, ce qui indique une baisse plus structurelle des taux de chômage.
Aux États-Unis, l’ampleur de la pénurie des travailleurs est mise en évidence par le ratio chômage/emplois vacants (graphique 2). Ce ratio reste inférieur à 1 et proche d’un plancher record. Cela signifie que même si les autorités pouvaient faire correspondre chaque chômeur disponible à un emploi dans la même localité, avec les mêmes conditions et compétences souhaitées, il y aurait encore une pénurie de travailleurs.
Cette situation n’est pas propre aux États-Unis. Si l’on regarde les données disponibles pour l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et le Japon, on se rend compte que leurs ratios chômage/emplois vacants respectifs, bien que supérieurs à celui des États-Unis, sont proches ou ont atteint le plus bas niveau de leur histoire. Une grave pénurie de travailleurs se profile dans de nombreuses économies développées.
Elle s’explique dans certains cas par une préférence croissante des employés pour un moindre nombre d’heures de travail, ce qui a entraîné une diminution des heures travaillées moyennes par rapport à l’avant-Covid. Les entreprises sont donc contraintes de recruter plus de personnes pour accomplir la même quantité de travail, ce qui réduit la main-d’œuvre disponible.
En plus de la baisse du nombre d’heures travaillées, la réduction de la participation absolue sur le marché du travail contribue également aux pénuries. Depuis la pandémie, les gens semblent plus réticents à retrouver le chemin du travail, et cela se comprend. Ce phénomène est notable dans les tranches d’âges supérieures. En outre, de moins en moins de personnes font le choix de continuer à travailler après l’âge de la retraite, et elles sont de plus en plus nombreuses à faire le choix de partir en retraite anticipée.
Au Royaume-Uni, le nombre de non-participants pour maladie longue durée a fortement augmenté, possiblement en raison de l’état critique du système national de santé (NHS), avec de longs délais d’attente avant de pouvoir consulter un généraliste ou bénéficier d’une intervention médicale. Cependant, les taux de participation de la main-d’œuvre sont récemment repartis à la hausse, car l’augmentation du coût de la vie a eu raison des travailleurs réticents et des retraités. Le Royaume-Uni reflète les tendances cycliques, qui pourraient encourager la participation à court terme, et certains des changements structurels qui freinent la reprise.
Dans la zone euro, où la préférence est également à un moindre nombre moyen d’heures travaillées, la participation suit un tout autre schéma. Grâce à des interventions politiques importantes et bien ciblées sur les marchés du travail pendant la pandémie, de nombreux travailleurs sont restés fidèles à leur employeur, bénéficiant d’une réduction de leurs heures de travail et d’un soutien financier. Le taux de participation est donc resté élevé, et la reprise de l’emploi a été plus importante.
Sur le marché du travail, on parle souvent de « ressources cachées » pour évoquer les « travailleurs manquants » aux États-Unis et au Royaume-Uni, et d’après les optimistes, si ces travailleurs retrouvaient un emploi, alors le marché du travail pourrait retrouver ses tendances prépandémiques. Les développements de l’année écoulée ne nous animent pas de la même conviction, d’autant que la zone euro se distingue par l’absence de ressources cachées. Cela signifie que la zone euro est plus sujette à un choc inflationniste en cas de pic de la demande, même si, tout du moins pour le moment, le marché du travail n’est pas aussi tendu qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni.
À court terme, la réduction du personnel disponible entraîne une hausse des salaires négociés. Les entreprises sont contraintes de rivaliser pour recruter le personnel dont elles ont besoin. L’augmentation des salaires moyens, combinée à une reprise de la croissance de l’emploi, a entraîné une hausse de la part du travail dans les revenus nationaux (PIB) au détriment de la part des bénéfices des entreprises. Ce phénomène est illustré pour les États-Unis dans le graphique 4.
La répartition des revenus nationaux entre travailleurs et entreprises est extrêmement favorable aux entreprises depuis 2003. La période allant de 2003 jusqu’à la pandémie a également été marquée par une faible inflation. Les entreprises ont su réduire leurs coûts, tout en augmentant la part de leurs bénéfices. Cependant, les marges bénéficiaires subissent actuellement la pression de la hausse des coûts, salaires y compris, ainsi que d’autres pressions inflationnistes structurelles, telles que les défis du commerce mondial (voir - uniquement en anglais - Changement de régime : le nouvel ordre mondial remettra en question la mondialisation) et la transition vers les énergies renouvelables (voir Changement de régime : la réponse accélérée au changement climatique).
À court terme, l’inflation élevée et les mesures agressives des banques centrales laissent supposer que la croissance pourrait descendre en dessous de ses niveaux tendanciels, avec un risque de croissance négative et de récessions. Ce scénario, qui fait partie des prévisions centrales de Schroders pour les États-Unis, devrait faire pression sur la part des bénéfices. La chute des bénéfices est ce qui motive essentiellement les entreprises à réduire leurs dépenses et leurs recrutements, ce qui devrait avoir pour conséquences de réduire le revenu global des ménages et de ralentir la demande et l’inflation.
Outre les pressions cycliques à court terme sur la part des bénéfices, les entreprises doivent également envisager des facteurs structurels et commencer à s’y préparer. Les statistiques démographiques médiocres et le vieillissement de la population aux quatre coins de la planète risquent lentement mais sûrement d’accentuer les pénuries de main-d’œuvre, car des parts plus importantes de la population arrivent à l’âge de la retraite.
Le vieillissement de la population devrait limiter la croissance
Le ratio de dépendance démographique correspond au nombre total de personnes dont l’âge est inférieur ou supérieur à l’âge actif (15-64) sur le nombre total de personnes en âge de travailler. Ce ratio est un bon indicateur de la démographie d’un pays, car il met en évidence le degré de dépendance des jeunes et des seniors par rapport à la population active, d’autant que la plupart des pays ont encore un système par répartition, selon lequel les pensions de retraite sont payées par les contribuables actuels.
Comme le montre le graphique 5, les ratios de dépendance démographique dans la plupart des grandes économies devraient, selon la Banque mondiale, fortement augmenter à moyen et long terme. Le Japon est connu pour sa population âgée, mais l’Allemagne, la France et l’Italie pourraient fortement y ressembler d’ici la fin de la décennie. L’Inde et l’Indonésie sont les deux seuls pays dont le ratio de dépendance va s’améliorer (baisser) au cours de cette décennie. Pour tous les autres, le ratio va augmenter, et cette dégradation se poursuivra au cours des deux décennies suivantes.
Le vieillissement de la population n’est pas une idée nouvelle et est anticipé par les investisseurs depuis déjà quelque temps. Toutefois, l’impact pourrait être plus important pour les entreprises du fait d’un changement majeur dans le nombre d’actifs arrivant à l’âge de la retraite. C’est plus visible lorsque l’on regarde la population totale en âge de travailler (graphique 6). La population totale en âge de travailler des plus grandes économies devrait commencer à fléchir dès la fin de cette décennie, et maintenir cette trajectoire à partir de 2030. Cependant, les chiffres bénéficient des bonnes statistiques démographiques en Inde et en Indonésie. Si l’on exclut ces deux pays, les populations en âge de travailler ont commencé à se contracter en 2017.
Pour les entreprises et les investisseurs, la diminution de la main-d’œuvre est un problème majeur. La grande majorité des entreprises génèrent une croissance de leur chiffre d’affaires et de leurs bénéfices en développant leurs marchés. Cela passe aussi par davantage de produits fabriqués, ou de services offerts, ce qui requiert souvent une combinaison de capital, de main-d’œuvre et de terres. Continuer à générer de la croissance alors que la main-d’œuvre diminue est une tâche très difficile. Cela signifie que la croissance des bénéfices dépendra de la croissance de la productivité, plutôt que de la simple croissance de la demande et de l’offre.
Une augmentation de la migration pourrait-elle résoudre les pénuries de main-d’œuvre ? En théorie, il est possible pour les travailleurs migrants de combler les postes laissés vacants par les natifs partis à la retraite. Cependant, les politiques migratoires sont extrêmement négatives depuis quelque temps, et il est peu probable que cela change avant longtemps. En effet, les taux d’immigration ont diminué ces dernières années (graphique 7), et chaque fois qu’un pic du nombre de migrants a été observé, les partis populistes sont parvenus à capitaliser sur la xénophobie.
Le nombre de migrants nécessaires est également très élevé par rapport aux tendances récentes. Par exemple, l’Allemagne affiche actuellement un taux brut d’immigration de 3,8 pour 1 000 habitants. Selon la Banque mondiale, la population allemande en âge de travailler devrait chuter de 70,8 par millier d’habitants entre 2022 et 2030, ce qui obligerait l’Allemagne à plus que doubler son taux actuel d’immigration nette pour maintenir une population d’actifs stable sur cette période de huit ans. La France devrait le multiplier par cinq !
Compte tenu du contexte politique, nous émettons d’importantes réserves sur la capacité de la migration à compenser les pénuries de main-d’œuvre liées à la démographie au cours des années à venir. Une diminution de la main-d’œuvre signifie que les entreprises vont devoir rivaliser pour recruter le personnel dont elles ont besoin, ce qui devrait augmenter la part du travail dans le PIB et, en l’absence d’amélioration de la productivité du travail, abaisser la part des bénéfices des entreprises.
Comme cela a déjà été mentionné, les entreprises subissent également d’autres pressions inflationnistes structurelles. L’impact de la pandémie sur l’industrie mondiale a contraint les entreprises à examiner la résilience de leurs chaînes d’approvisionnement, et à réfléchir à leur manque de diversification. L’émergence d’un nouvel ordre mondial met également à rude épreuve les relations commerciales existantes, les politiques encourageant les entreprises à relocaliser le plus d’activité économique possible.
Surmonter ces pressions et les perspectives de pénuries croissantes de personnel sera le principal défi des entreprises dans le nouveau régime. La seule solution réelle dont disposent les entreprises est de remplacer la main-d’œuvre par le capital. L’utilisation de l’automatisation, de la robotique et de l’intelligence artificielle (IA) pour réduire la dépendance aux travailleurs est le seul moyen pour la plupart des entreprises de poursuivre leur croissance dans ce contexte difficile.
L’expansion des robots
L’apparition de la robotique, de l’automatisation et de l’IA devient de plus en plus populaire parmi les entreprises de différents secteurs. Les raisons derrière cette tendance peuvent être attribuées à différents facteurs, y compris le besoin d’efficacité accrue, de réduction des coûts et de gain de productivité.
L’un des principaux avantages de la robotique et de l’automatisation est leur capacité à effectuer des tâches répétitives à un rythme beaucoup plus soutenu et avec un plus grande précision que les humains. Cela peut entraîner un gain de productivité et une réduction des coûts, car les entreprises peuvent produire plus de biens et de services en moins de temps. Dans des secteurs tels que l’industrie manufacturière et la logistique, la robotique et l’automatisation sont utilisées pour l’assemblage des produits, l’emballage des biens et le transport des matériaux.
De la même manière, l’IA est utilisée pour améliorer l’efficacité et la productivité en analysant d’importantes quantités de données et en fournissant des informations qui étaient impossibles à obtenir auparavant. Dans le secteur financier, par exemple, l’IA sert à détecter les fraudes, à anticiper les tendances du marché et à améliorer les stratégies d’investissement. Dans le domaine de la santé, l’IA est utilisée pour aider au diagnostic et au traitement, et pour surveiller la santé et le bien-être des patients.
Un autre avantage clé de la robotique, de l’automatisation et de l’IA est leur capacité à réduire le contact humain et à limiter le risque de transmission suite à la pandémie de COVID-19. Dans le domaine de la santé, les robots sont utilisés pour désinfecter les surfaces et distribuer les fournitures, tandis que dans le secteur de la distribution, l’automatisation est utilisée pour les paiements sans contact et pour réduire le besoin d’interaction humaine.
Outre les avantages susmentionnés, l’adoption de la robotique, de l’automatisation et de l’IA est également alimentée par la nécessité de rester compétitif dans un environnement économique de plus en plus mondialisé et en constante mutation. Les entreprises qui ne s’adapteront pas aux nouvelles technologies risquent de se laisser distancer par leurs concurrents et de perdre des parts de marché.
Malgré les nombreux avantages de ces technologies, l’impact sur l’emploi suscite des inquiétudes. Certains craignent que l’arrivée de la robotique et de l’automatisation entraîne des pertes d’emplois, en particulier dans des secteurs tels que l’industrie manufacturière. D’autres, en revanche, affirment que ces technologies vont créer de nouveaux emplois dans des domaines tels que la conception, l’ingénierie et la maintenance.
De plus, l’adoption de la robotique, de l’automatisation et de l’IA peut également avoir un impact positif sur l’environnement. En automatisant les processus et en réduisant les déchets, ces technologies peuvent aider les entreprises à réduire leur empreinte carbone et à contribuer à un avenir plus durable.
En conclusion, l’utilisation de la robotique, de l’automatisation et de l’IA s’explique par une diversité de facteurs, y compris le besoin d’efficacité accrue, de réduction des coûts et de gain de productivité. Ces technologies sont également adoptées pour réduire le contact humain et limiter le risque de transmission suite à la pandémie de COVID-19, et pour rester compétitif dans un environnement économique de plus en plus mondialisé et en constante mutation. Leur impact sur l’emploi suscite des inquiétudes, mais le développement de la robotique et de l’automatisation dans l’industrie crée de nouvelles opportunités d’emploi dans des domaines tels que la conception, l’ingénierie et la maintenance. En outre, ces technologies peuvent avoir un impact positif sur l’environnement, ce qui en fait une solution attractive pour les entreprises visant un objectif de durabilité.
Les 500 mots qui précèdent ont été écrits par une IA générative, à qui l’on a demandé de nous expliquer pourquoi la robotique, l’automatisation et l’IA sont en passe de progresser. L’utilisation d’algorithmes en langage naturel, combinés à des modèles probabilistes, aide ces programmes à proposer des textes et des réponses quasi naturels, ce qui leur permet d’offrir un service plus réaliste pour les entreprises. L’explosion de l’IA générative suscite l’enthousiasme des investisseurs depuis le début de l’année. Il s’agit d’un formidable bond technologique pour les entreprises capables de l’utiliser pour fournir de meilleurs biens et services à moindre coût.
Bien sûr, l’utilisation de machines pour assister, voire remplacer, les travailleurs n’a rien de nouveau. L’histoire du développement économique a connu trois grands bonds en avant technologiques. Le premier, que l’on désigne souvent par l’expression « Révolution industrielle », a débuté au 18e siècle, lorsque les usines se sont dotées de l’énergie hydraulique, avant que la puissance thermique soit associée aux machines pour accroître le volume et la vitesse de production. Cette première étape a considérablement dopé la productivité humaine, et elle a débouché sur la création des premières villes et usines industrielles.
Au 19e siècle, la deuxième révolution industrielle a eu lieu, car l’invention de l’électricité s’est ajoutée aux machines, et la chaîne de montage a été créée. Non seulement ces développements ont considérablement accru la capacité de production, mais ils ont également entraîné davantage de spécialisation au sein d’un secteur manufacturier devenu complexe.
La troisième révolution industrielle a commencé dans les années 1970 avec l’arrivée des commandes à mémoire programmable, que l’on appelle aujourd’hui des ordinateurs et qui ont contribué à lancer l’automatisation partielle. Les actions préprogrammées et les arbres de décision ont mené à la création des robots, qui sont particulièrement utiles sur les chaînes de montage et pratiques dans de nombreux cas, mais qui remplacent les travailleurs dans certains processus manufacturiers.
Les chercheurs affirment que la quatrième révolution industrielle est en cours et sera propulsée par l’information et la communication. Ces changements permettront d’exploiter les effets de réseau pour ainsi améliorer l’efficacité des usines, en introduisant des robots intelligents capables de communiquer entre eux, mais aussi anticiper les défaillances et corriger les erreurs le cas échéant.
Selon nous, le nouveau régime portera moins sur la création de nouvelles technologies (même si ce n’est pas impossible) que sur l’adoption et l’utilisation croissante des technologies actuelles. Les pénuries de main-d’œuvre seront sources de motivation, car elles risquent d’augmenter le coût du travail par rapport au coût de la technologie. Cependant, les graphiques suivants mettent en évidence que la technologie et l’automatisation peuvent être utilisées bien davantage, à commencer par les robots industriels utilisés de façon généralisée pour la fabrication des biens et produits. Le graphique 8 montre la solide croissance depuis 2011 des installations de tels robots dans les principales régions. Cette croissance a été brièvement interrompue par la pandémie, avant de revenir rapidement à une forte trajectoire ascendante, avec des installations en hausse de 31,2 % en glissement annuel en 2021.
Si l’on regarde les secteurs ayant installé le plus de robots, on observe d’importantes disparités. À titre d’exemple, les sous-secteurs manufacturiers de l’automobile et de l’électronique n’ont cessé d’installer plus de robots que les secteurs de l’agroalimentaire ou de la production chimique et de plastique (graphique 9). Bien que cette analyse soit loin d’être parfaite, elle indique que les investissements dans certains secteurs ont encore une marge de progression.
Une analyse de la densité des robots installés par secteur (ou de la quantité de robots installés pour 10 000 employés) serait idéale, mais ces données ne sont malheureusement pas facilement disponibles. En revanche, la densité des robots dans le secteur manufacturier par pays est disponible, et elle est très révélatrice.
Les données de 2021 montrent que chez les fabricants américains, 274 robots industriels étaient installés pour 10 000 employés (graphique 10). C’est largement supérieur à la moyenne mondiale de 141, mais bien en deçà du niveau de deux des plus importantes puissances manufacturières que sont le Japon et l’Allemagne, qui affichent des densités de robots de 399 et 397, respectivement. Mais même le Japon et l’Allemagne restent loin derrière Singapour et le leader mondial sud-coréen, avec des densités respectives de 670 et 1 000. Les énormes différences entre certaines des économies les plus avancées montrent que la marge de progression des investissements et de l’intégration de la robotique est considérable.
Face à la hausse du coût relatif du travail, nous nous attendons à une plus grande adoption des robots. L’une des raisons pour lesquelles certains pays sont à la traîne pourrait être que les robots disponibles ne sont pas capables d’effectuer des tâches plus complexes pour un coût donné. Heureusement, les prix baissent avec l’introduction rapide des robots intelligents. Cette nouvelle génération de robots représente la quatrième révolution industrielle, et ce qui les rend spéciaux, c’est qu’ils ont la capacité de communiquer entre eux. Le groupe Amazon est connu pour ses entrepôts gérés quasiment exclusivement par des robots. Ils peuvent circuler en transportant des stocks et en s’évitant et travaillent ensemble. Comme cette technologie a des retombées, la conception non seulement de la gestion des stocks mais aussi des processus manufacturiers devrait subir une véritable révolution.
En 2021, seuls 8,2 % de tous les robots industriels installés étaient des robots intelligents ou « collaboratifs ». Ils sont toutefois en constante augmentation puisqu’ils étaient 2,8 % en 2017, et ils ont augmenté de 50 % par rapport à 2020 (graphique 11). La technologie des robots intelligents pourrait faciliter l’introduction des robots dans les usines et les sites de production dont on disait auparavant qu’ils étaient trop compliqués. Cela pourrait réduire les coûts des entreprises et doper la productivité.
Êtes-vous servi… par un robot ?
L’utilisation de robots a, de manière générale, été plus acceptée dans l’industrie manufacturière et la production que dans les services, et ces derniers sont d’ailleurs en retard dans l’utilisation de cette technologie. La « touche humaine » est vue comme importante par de nombreux clients, et comme ils préfèrent avoir affaire à des individus, les investissements ont été limités dans ce domaine. Cependant, la pandémie a eu un impact extrêmement disruptif sur cette tendance et contribué à une meilleure acceptation des robots par les clients. Soudain, en 2020, les clients ne voulaient pas ou n’étaient pas autorisés à s’adresser à d’autres personnes de crainte de propager le virus. Les solutions technologiques ont donc été introduites pour limiter ces contacts entre la clientèle et le personnel dans divers scénarios de prestation de services.
En réalité, l’introduction de ces technologies a débuté il y a longtemps. Le système des caisses automatiques mis en place dans la plupart des supermarchés en est un exemple flagrant. C’est un cas commun où un robot permet au client de compléter son achat sans avoir besoin d’interagir avec un employé. Mais il existe d’autres exemples où les robots atteignent des niveaux de compétences inédits pour remplacer les travailleurs humains. Par exemple, dans certains fast-food, toute la cuisine est gérée par des robots. Tous les menus sont commandés sur des terminaux informatiques, puis préparés et servis par des machines. Compte tenu de la taille de l’industrie mondiale de la restauration, le potentiel de gain de productivité est considérable.
Au final, deux conditions préalables dicteront le rythme de déploiement de cette technologie dans les secteurs de service. La première est la volonté des clients d’être servis par des robots et des machines, et la deuxième repose sur le fait de savoir si ces technologies sont ou non économiquement viables, voire avantageuses une fois les coûts de mise en place et de maintenance pris en compte. Il prendra du temps à de nombreux secteurs de service avant que les deux conditions préalables soient remplies. Mais les clients s’habituent certainement à avoir affaire à ces technologies de façon plus régulière. Les robots grand public, ou ceux qui sont conservés ou utilisés à domicile, connaissent une croissance rapide. Les dépenses mondiales des ménages en robots à des fins de divertissement (tels que les jouets) ont atteint 3,2 milliards de dollars en 2021, soit une hausse de 26 % en cinq ans (graphique 13). Toutefois, les achats de robots à usage domestique, tels que les robots aspirateurs ou les robots tondeuses, ont bondi de 169 % sur la même période, atteignant 5,8 milliards de dollars.
Notons que la forte croissance des ventes de robots à des fins aussi bien domestique que de divertissement indique que l’acceptation par les ménages progresse, ce qui devrait permettre aux fournisseurs de services de progressivement introduire davantage de technologies dans l’expérience client.
Apprendre à apprendre
La plupart des technologies évoquées jusqu’à présent ont été conçues pour effectuer un type de tâche répétitive. Les robots plus avancés peuvent coopérer les uns avec les autres pour permettre une plus grande spécialisation, mais ils dépendent encore d’une quantité déterminée de données et de paramètres pour pouvoir opérer. La technologie de l’IA entend aller plus loin en réduisant la quantité de données requises. L’IA fonctionne toujours selon un ensemble de paramètres, mais elle est conçue pour identifier et résoudre les problèmes, indépendamment des apports humains. En examinant un processus itératif – ou un essai ou erreur –, elle peut apprendre à améliorer le mode opératoire.
Les premiers exemples d’IA se concentraient sur la résolution de problèmes mathématiques. L’un des plus connus est Deep Blue, un système d’échecs qui a battu le champion du monde Garry Kasparov en 1997. Aujourd’hui, il s’agit davantage de développer l’utilisation du « langage naturel » – ou la capacité à comprendre le langage et à répondre sous la même forme.
« La logique vous mènera d’un point A à un point B. L’imagination vers mènera partout. »
Albert Einstein – Physicien (1879-1955).
L’évolution a fini par atteindre ce que l’on appelle aujourd’hui les « grands modèles de langage », parmi lesquels ChatGPT – un chatbot populaire basé sur les transformateurs pré-entraînés génératifs-3.5 et 4. Ces modèles sont destinés à des applications conversationnelles, comme la génération d’un texte d’une longueur, d’un format ou d’un niveau de détail linguistique requis, comme le texte surligné ci-dessus.
La commercialisation, entre autres, de ChatGPT par OpenAI en novembre 2022 et de Bard par Google en mars 2023 a créé une véritable jubilation autour des applications de cette technologie. Non seulement elle peut être utilisée dans le traitement du langage pour, par exemple, des travaux de traduction, mais elle peut aussi considérablement aider les industries créatives en étant associée à d’autres technologies. Il existe désormais de nombreux exemples de programmes d’IA capables de générer des images, de créer des designs graphiques et même de générer du code informatique, ce qui peut considérablement réduire le temps nécessaire pour réaliser ces tâches complexes.
Les investisseurs sont donc en train de mobiliser des capitaux et recherchent des opportunités dans ce domaine. Les opportunités d’investissement vont des entreprises directement concernées par la création et le développement de technologies d’IA, à celles qui fabriquent le matériel et les infrastructures requis pour accueillir ces systèmes. En témoigne la performance des grandes sociétés technologiques américaines au premier semestre 2023 par rapport au reste de l’indice des actions américaines.
Face au développement de cette technologie, les investisseurs vont continuer à se concentrer sur les inventeurs et les novateurs. À moyen terme, la diffusion de cette technologie et de son application devrait attirer les investisseurs vers les entreprises qui cherchent à générer les meilleurs rendements possibles en appliquant l’IA pour améliorer leur productivité.
Jusqu’à présent, les solutions de gestion des données, de traitement et de cloud, suivies par les sociétés médicales et de santé, puis par les sociétés de technologie financière (y compris les banques d’investissement) sont celles qui ont le plus investi dans l’IA. Les données jusqu’en 2021 montrent une croissance rapide, qui devrait s’accélérer avec l’arrivée des grands modèles de langage et de l’IA générative (graphique 14).
Où l’IA peut-elle être utile ?
Contrairement à la plupart des robots, qui sont utilisés dans la fabrication physique de biens ou dans la prestation physique de services, l’IA devrait surtout avoir un impact sur l’économie du savoir. Selon une étude détaillée de Goldman Sachs portant sur le niveau d’automatisation pouvant être introduit par tâches au sein de la population active, environ deux tiers des travailleurs actuels sont exposés à un certain degré d’automatisation, et environ un quart des tâches professionnelles actuelles (et non pas emplois) pourraient être remplacées par l’IA.
L’étude s’intéresse au temps passé sur les tâches pouvant être automatisées par l’IA et fait une comparaison par secteurs (graphique 15). L’étude considère que les emplois sont susceptibles d’être remplacés par l’IA lorsque la part des tâches associées pouvant être automatisées est supérieure à 50 %. Lorsque la part des tâches pouvant être automatisées se situe entre 10 et 49 %, l’IA s’inscrit en complément et en soutien du travailleur. Enfin, lorsque l’automatisation est inférieure à 10 % des tâches, aucune automatisation n’est mise en place (car non rentable).
Dans l’ensemble, l’étude indique que 7 % des employés américains seraient remplacés, 63 % bénéficieraient d’un soutien de l’IA, et 30 % ne seraient pas affectés. Les deux secteurs à pouvoir bénéficier le plus de l’IA sont le juridique et le soutien administratif et de bureau, qui pourraient réduire leur personnel d’environ un tiers. D’autres secteurs pourraient remplacer un dixième de leur main-d’œuvre, mais dans l’ensemble, la majorité des secteurs de service devraient surtout utiliser l’IA en complément des travailleurs existants, et par là augmenter leur productivité.
Les métiers les moins susceptibles d’utiliser l’IA ou d’être remplacés par l’IA sont les métiers plus manuels, tels que le nettoyage et l’entretien des bâtiments et des terrains ; l’installation, l’entretien et la réparation, la construction et l’extraction ; et les missions de production. Ils sont plus susceptibles d’être aidés par des machines normales, y compris des robots, mais pas par l’IA d’après l’étude.
Dans quelle mesure la technologie pourrait-elle doper la croissance de la productivité ?
Les estimations sur les avantages potentiels de la technologie varient énormément. De nombreuses études s’intéressent aux économies que les gains de temps pourraient faire faire aux entreprises et aux secteurs, et utilisent les salaires des travailleurs comme unité de mesure pour chiffrer ces avantages en termes monétaires.
Par exemple, un rapport Mckinsey & Co (juin 2023) estime que l’IA générative pourrait ajouter entre 2 600 et 4 400 milliards de dollars à l’économie mondiale à travers 63 cas d’utilisation analysés. Il considère que la productivité du travail pourrait augmenter de 0,1 % à 0,6 % par an jusqu’en 2040. Cependant, si l’IA générative est associée à d’autres technologies telles que des robots, alors elle pourrait augmenter de 0,2 % à 3,3 % par an. Autre conclusion intéressante du rapport : 75 % des avantages monétaires devraient provenir de quatre domaines : les tâches liées aux opérations avec les clients, le marketing et la vente ; l’ingénierie logicielle ; et enfin la recherche et le développement.
PWC (2020) estime l’accroissement potentiel du PIB mondial à 15 700 milliards de dollars d’ici 2030 (ou 14 % du PIB), avec un accroissement de 26 % pour le PIB chinois et de 14 % pour le PIB américain. Le rapport indique que les plus importants gains sectoriels seront enregistrés par la distribution, les services financiers et la santé.
Ces estimations, et les études mentionnées précédemment, se basent essentiellement sur les capacités des technologies actuelles. À mesure que ces technologies vont se développer, leurs taux d’utilisabilité et d’adoption devraient augmenter. Mais, point important déjà abordé dans la section sur les robots, la disponibilité des technologies ne suffit pas. Deux conditions préalables à leur adoption sont requises, à savoir leur acceptation par les clients et le caractère économiquement avantageux de leur adoption. À ce stade précoce du développement de l’IA, on accorde peu d’importance aux coûts d’adoption pour les entreprises, ou pour la société en général.
L’acceptation pourrait être difficile. Le fameux Skynet et le T-800 – représentations fictives de la façon dont évolue l’IA – n’aident pas. La résistance la plus significative devrait toutefois venir de la crainte de la perte d’emplois, en particulier de la part de ceux qui ont investi dans l’éducation et qui ont monté dans la chaîne de valeur. Les blocages politiques pourraient ralentir la progression.
Les pénuries croissantes de main-d’œuvre, le niveau élevé d’endettement et la hausse de l’inflation devraient intensifier la pression sur les finances publiques (voir Changement de régime : le retour de « l’activisme budgétaire »). La promesse d’un gain de productivité et d’un rebond du PIB en échange du coût de remplacement de certains travailleurs pourrait convaincre les gouvernements qu’il s’agit là d’un bon compromis.
Pendant ce temps, la viabilité économique sera également un défi, tout au moins au début. Avec la baisse du coût de ces technologies, les avantages par rapport à la hausse attendue des coûts de main-d’œuvre commenceront à sembler évidents. L’utilisation de la technologie pourrait favoriser la relocalisation de la production et la prestation de services. Si de nouveaux emplois domestiques hautement qualifiés sont également créés, alors les investissements pourraient même bénéficier d’un soutien budgétaire.
Si le développement de ces technologies dépend largement du climat économique actuel, nous sommes convaincus que la pénurie de travailleurs poussera les entreprises à faire un usage plus important de la robotique, de l’automatisation et de l’IA pour faire face à la hausse des coûts. L’inflation des coûts sera le catalyseur des investissements, mais compte tenu des avantages estimés que nous avons détaillés précédemment, cela risque de ne compenser que légèrement les pressions inflationnistes issues du nouveau régime.
Résumé et conclusion
- Une diminution de la main-d’œuvre pourrait contraindre les entreprises à entrer en concurrence pour satisfaire leurs besoins en personnel, ce qui devrait augmenter la part du travail dans le PIB, et ainsi réduire la productivité du travail, et la part des bénéfices des entreprises.
- Compte tenu du contexte politique, nous émettons d’importantes réserves sur la capacité de la migration à compenser les pénuries de main-d’œuvre liées à la démographie au cours des années à venir. Les taux d’immigration sont en baisse, et chaque fois qu’un pic du nombre de migrants est observé, les partis populistes s’opposent à ces tendances.
- L’utilisation de l’automatisation, de la robotique et de l’intelligence artificielle (IA) pour réduire la dépendance aux travailleurs est le seul moyen pour la plupart des entreprises de poursuivre leur croissance dans ce contexte difficile à long terme.
- Les pénuries de main-d’œuvre devraient entraîner une augmentation du coût du travail par rapport au coût de la technologie et favoriser l’adoption des technologies et solutions d’automatisation existantes propices à une meilleure productivité. Les importants écarts d’adoption de ces technologies entre certaines des économies les plus avancées montrent, néanmoins, que les investissements et l’intégration de la robotique intelligente disposent d’une forte marge de progression.
- En exploitant les effets de réseau pour améliorer l’efficacité des usines, l’utilisation des robots intelligents est considérée par certains comme la quatrième révolution industrielle. La promesse d’un gain de productivité et d’un rebond du PIB en échange du coût de remplacement de certains travailleurs pourrait convaincre les gouvernements qu’une adoption plus généralisée de la robotique intelligente est un bon compromis.
- Les secteurs de service sont à la traîne dans l’utilisation de ces technologies par rapport aux secteurs de l’industrie manufacturière et de la production. Si les clients s’habituent certes à avoir affaire à ces technologies de façon plus régulière, l’acceptation et la viabilité économique de ces technologies dans les secteurs de service prendront du temps.
- La pénurie de travailleurs poussera les entreprises à faire un usage plus important de la robotique, de l’automatisation et de l’IA pour faire face à la hausse des coûts, mais cela ne devrait compenser que légèrement les pressions inflationnistes en provenance du nouveau régime.
La version PDF de cet article est disponible ici (uniquement en anglais).
S’abonner à nos paroles d’experts
Visitez notre centre de préférences et choisissez les articles que vous souhaitez recevoir.
Réservé exclusivement aux investisseurs et aux conseillers professionnels.
Ce document exprime les opinions du gérant ou de l'équipe citée et ne représente pas nécessairement les opinions formulées ou reflétées dans d’autres supports de communication, présentations de stratégies ou de fonds de Schroders.
Ce document n’est destiné qu’à des fins d’information et ne constitue nullement une publication à caractère promotionnel. Il ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente d’un instrument financier quelconque. Il n’y a pas lieu de considérer le présent document comme contenant des recommandations en matière comptable, juridique ou fiscale, ou d’investissements. Schroders considère que les informations contenues dans ce document sont fiables, mais n’en garantit ni l’exhaustivité ni l’exactitude. Nous déclinons toute responsabilité pour toute opinion erronée ou pour toute appréciation erronée des faits. Aucun investissement et/ou aucune décision d’ordre stratégique ne doit se fonder sur les opinions et les informations contenues dans ce document.
Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Les cours des actions ainsi que le revenu qui en découle peuvent évoluer à la baisse comme à la hausse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer le montant qu’ils ont investi.
Les prévisions contenues dans le présent document résultent de modèles statistiques, fondés sur un certain nombre d'hypothèses.
Elles sont soumises à un degré élevé d'incertitude concernant l'évolution de certains facteurs économiques et de marché susceptibles d'affecter la performance future réelle. Les prévisions sont fournies à titre d'information à la date d'aujourd'hui. Nos hypothèses peuvent changer sensiblement au gré de l'évolution possible des hypothèses sous-jacentes notamment, entre autres, l'évolution des conditions économiques et de marché. Nous ne sommes tenus à l'obligation de vous communiquer des mises à jour ou des modifications de ces prévisions au fur et à mesure de l'évolution des conditions économiques, des marchés, de nos modèles ou d'autres facteurs.
Ce document est produit par Schroder Investment Management (Europe) S.A., succursale française, 1, rue Euler, 75008 Paris, France.
Authors
Thèmes