COP15 : un nouvel accord pour protéger 30 % de la nature sur Terre d'ici à 2030
Notre réaction suite à l'actualité concernant le sommet décennal de l'ONU sur la biodiversité (COP15).
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« L'issue de la COP15 devrait permettre aux régulateurs financiers de s'asseoir et d'écouter », a déclaré Andy Howard, Responsable mondiale de l’Investissement durable, qui a assisté à la COP15 à Montréal, au Canada, la semaine dernière.
L'accord final appelé accord de Kunming-Montréal, annoncé aujourd'hui, a permis aux nations de conclure une série d'accords historiques visant à stopper et inverser la perte de biodiversité et à protéger les terres et les océans d'ici à 2030. L'accord a été conclu par près de 200 pays lors du sommet et s'engage également à mettre fin aux extinctions d'espèces menacées connues, induites par les hommes, comme les rhinocéros et les gorilles.
Parmi les autres éléments clés figurent la formulation relative au respect des territoires autochtones et traditionnels et l'accent mis sur la gestion de la conservation, les réformes des subventions nuisibles à l'environnement, et surtout la divulgation d'informations sur la nature pour les entreprises.
« Le risque naturel fait partie intégrante du risque d'investissement et des performances, et il existe une opportunité manifeste d'orienter les flux financiers vers des objectifs positifs pour la nature. Il reste encore beaucoup à faire, mais l'accord mondial sur la nature de la COP15 constitue un signal que la communauté financière ne peut ignorer », a déclaré Andy Howard.
Les gouvernements devraient veiller à ce que les grandes entreprises transnationales communiquent « leurs risques, leurs dépendances et leurs impacts sur la biodiversité ».
Nous devons désormais respecter nos engagements
L'ambition est présente dans l'accord de la COP15. Aujourd'hui, nous devons tous tenir nos engagements.
La COP15 sur la biodiversité a vu des représentants gouvernementaux, des chefs d'entreprises, des acteurs non gouvernementaux et des institutions financières se réunir à Montréal, au Canada, ces 10 derniers jours pour tenter de convenir d'un nouveau cadre mondial pour la nature.
Un accord a été conclu au début de la dernière journée le 19 décembre, ce qui témoigne du très long processus de négociation. L'accord lui-même définit l'objectif mondial prioritaire d'inverser la perte de biodiversité d'ici à 2030, ce qui s'apparente à l'Accord de Paris conclu en 2030. L'objectif dit de « 30 par 30 » prévoit un engagement de protection de 30 % des terres et des mers dans le monde d'ici à 2030.
L'inclusion de ce texte dans l'accord final constitue une évolution significative et témoigne d'une forte ambition à l'action en faveur de la nature à l'échelle mondiale. Le texte énonce également une reconnaissance de l'importance des territoires autochtones et des communautés locales. Avec plus d'un tiers des zones les plus riches en biodiversité de la planète situées dans des terres indigènes, cette inclusion explicite est essentielle pour assurer une transition juste pour la nature.
S'il y a lieu de célébrer l'accord, il ne s'agit pas du premier accord mondial conclu sur la nature. Les pays se sont réunis il y a juste un peu plus de dix ans pour créer le précédent plan décennal pour la nature, qui fixe 20 objectifs en matière de protection et de conservation de la nature, connus sous le nom d'Aichi Biodiversity Targets. Quasiment aucun n'a été atteint.
Il est impératif que cet accord mondial serve de catalyseur d'action concrète au niveau national et infranational - comme l'a fait l'Accord de Paris en 2015 sur le climat, plus de 80 % des émissions mondiales étant désormais soumises à des objectifs de décarbonation zéro émission nette.
Cela devrait envoyer un signal puissant aux entreprises et au secteur financier pour poursuivre leurs efforts de mesure et prise en compte des risques liés à la nature. Des initiatives telles que le Groupe de travail sur la publication d'informations financières liées à la nature joueront un rôle important pour continuer à catalyser et homogénéiser ce type de publication alors qu'elle arrivera à sa dernière étape l'an prochain.
D'importantes mesures ont également été prises au niveau national et régional, comme la législation européenne sur la déforestation, qui a été adoptée plus tôt ce mois-ci. Cela permettra de garantir que les produits agricoles consommés dans l'Union européenne n'ont pas contribué à la déforestation dans les pays producteurs, avec des politiques similaires en cours au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Le financement axé sur la nature sera essentiel. La COP15 s'appuie sur les progrès réalisés cette année lors de la COP27 en Égypte, qui a reconnu l'importance que les solutions fondées sur la nature devront jouer pour atteindre nos objectifs climatiques - en plaçant un fort accent sur les marchés du carbone volontaires et en mettant fin à la déforestation.
Les solutions fondées sur la nature constituent l'un des mécanismes de réduction et d'élimination du carbone les plus rentables dont nous disposons. Si elles sont conçues et mises en œuvre de manière responsable, elles peuvent également avoir de puissants bienfaits sur la nature et la biodiversité, ainsi que pour les communautés qui vivent au sein et à proximité des projets.
De nombreux pays ont déjà inclus des solutions fondées sur la nature dans leurs plans d'action climatique nationaux - appelées contributions déterminées au niveau national ou NDC.
Cela suscite également un intérêt croissant du secteur des entreprises en tant que levier essentiel pour honorer leurs propres engagements envers l'objectif de zéro émission nette. Nous devrions assister à une multiplication par 15 de la demande compensée d'ici à 2030, avec une augmentation parallèle de la demande d'actifs liés au capital naturel qui génèrent ces compensations.
Le climat commence à débloquer d'importants flux de capitaux en faveur de la nature. Il existe une réelle occasion de traduire les objectifs politiques et les cibles à long terme en investissements à grande échelle, et pour le secteur privé de jouer un rôle clé dans cet accomplissement.
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