La mondialisation en crise
Les réactions violentes à l’encontre de la mondialisation reposent sur un manque de croissance économique, la baisse des salaires réels et l’insécurité accrue de l’emploi, facteurs qui sont en partie liés aux nouvelles technologies plutôt qu’au commerce international.
Des gains technologiques non réinjectés dans l’économie La croissance de l’économie mondiale étant inférieure de moitié à son niveau d’avant la crise financière, celle des revenus est faible. Sans aucun doute, la mondialisation a aussi contribué à la faiblesse des salaires réels en augmentant l’offre de main-d’oeuvre pour l’économie mondiale. D’autres facteurs entrent toutefois en jeu. Les nouvelles technologies sont un aspect important dans la mesure où elles remplacent les travailleurs avec la mécanisation accrue de nombreuses tâches manuelles et, plus récemment, l’informatisation. Même si les nouvelles technologies profitent à de nombreuses personnes, pour beaucoup, il est compliqué de retrouver du travail quand leurs compétences deviennent obsolètes. Cela peut donner lieu à une période prolongée de sous-emploi, où elles doivent se résigner à des emplois moins intéressants ou au chômage, et où elles perdent leurs qualifications et ont moins de chance de retrouver du travail.
Ralentissement de la productivité Toutefois, la vraie raison de la faiblesse de la croissance des revenus est la chute de la productivité. La productivité décline en dépit des avancées technologiques notamment parce qu’il est difficile de bien refléter la production de produits liés aux nouvelles technologies. Par exemple, comment mesurer la production d’un smartphone alors que c’est clairement bien plus qu’un simple téléphone ? Les facteurs démographiques sont une autre cause possible de la baisse de la productivité : la génération du baby-boom partant à la retraite, un large segment de la main-d'oeuvre productive disparaît et il faudra du temps pour former des jeunes.
Une perte de dynamisme? Un autre facteur est la perte de dynamisme de l’économie. Il n’existe pas de définition unique du dynamisme, mais on note dans plusieurs domaines une baisse de l’activité et de la prise de risque. Ainsi, la mobilité professionnelle a diminué aux États-Unis ; les individus ont visiblement moins envie de changer de secteur ou de région. De plus, la dispersion des entreprises à faible et forte productivité est persistante, alors que normalement, dans une économie qui fonctionne bien, les ressources vont vers les entreprises dont la productivité est élevée et celles qui sont moins performantes sont naturellement éliminées. Mieux connue sous le nom de « destruction créatrice », l’absence de cet effet suggère l'existence de nombreuses entreprises « zombie » peu productives qui pèsent sur la productivité moyenne.
Quelle sera la réponse apportée?
Le thème récurrent des dernières réunions du FMI était le besoin de diffuser plus largement les avantages de la mondialisation. La mondialisation et le commerce sont toujours perçus comme le meilleur moyen de prospérer, mais il est admis qu’une plus grande attention doit être portée aux laissés pour compte. Malheureusement, il n’y a pas eu de consensus sur la façon d’y parvenir et tant que la situation ne se sera pas dégradée, rien n'incitera les instances dirigeantes à intervenir.
Europe : une inflation en hausse peut-elle entraver les mesures de relance monétaire?
Depuis plusieurs années, les investisseurs s’inquiètent du risque déflationniste en Europe, mais la dynamique des prix devrait devenir plus favorable et adopter un profil plus proche de celui de l’inflation que de la déflation.
Retour de l’inflation dans la zone euroDans les mois à venir, l’impact de la baisse des cours pétroliers mondiaux fin 2015 fera chuter la base de comparaison annuelle des prix. Par conséquent, le taux d’inflation en glissement annuel (GA) de la plupart des pays va augmenter, avant d’atteindre un pic au premier trimestre (les prix du pétrole ayant atteint un plus bas en février 2016). Tous les autres facteurs étant égaux (c’est-à-dire en cas de stabilité de l’inflation sous-jacente, des prix de l’alimentation, de l’alcool et du tabac), nous pensons que la hausse des prix de l’énergie va faire grimper le taux officiel de l’inflation de la zone euro jusqu'à environ 1,9 % d’ici la fin du premier trimestre 2017. Toutefois, l’impact des prix de l’énergie devrait ensuite se dissiper, ce qui pourrait compresser le taux officiel jusqu'en-dessous de 1 %.
La chute de la livre sterling risque d'accentuer la hausse de l’inflation britannique Le Royaume-Uni est confronté à une dynamique comparable en termes d’inflation des prix de l’énergie ; mais, la hausse de l'inflation devrait encore être amplifiée par la chute de la livre sterling suite à la décision du Royaume-Uni de sortir de l’UE. La chute de la livre sterling va non seulement accroître les prix de l’énergie, mais aussi ceux des prix alimentaires et plus généralement des produits importés. Si l’on prend ces deux facteurs en compte, nous pensons que l’indice des prix à la consommation (IPC) britannique va dépasser 3 % en GA d’ici mi-2017, pour atteindre une moyenne de 2,9 % sur l’ensemble de l’année. C’est une estimation provisoire sur la base de nos prévisions trimestrielles, qui seront révisées lors de la publication du mois prochain.
Répercussions pour les banques centrales Pour la Banque centrale européenne (BCE), il pourrait devenir plus difficile de mettre en place de nouvelles mesures de relance dans un contexte de hausse de l’inflation à court terme. Pour faciliter la communication entourant les mesures de relance en cours, nous pensons que la prolongation de l’assouplissement quantitatif (QE) devrait être annoncée le plus tôt possible. Selon nous, cette annonce sera faite lors de la réunion du 8 décembre. Au Royaume-Uni, malgré des effets inflationnistes à court terme, la chute de la livre sterling et la hausse des prix à l'importation auront des effets déflationnistes sur le long terme. La Banque d’Angleterre (BoE) s’est toujours fixée un objectif d’inflation à moyen terme et, pour le moment, nous pensons que les autorités maintiendront l'environnement actuel accommodant et peut-être même l’assoupliront davantage en 2017.
Chine : accumulation de problèmes derrière le barrage de la croissance
Ralentissement de la croissance à venir, davantage de relance en 2017 Même si la croissance du PIB chinois au troisième trimestre a progressé de 6,7 % en GA, en ligne avec les anticipations, quelques raisons nous portent à croire que la croissance ralentira pendant le reste de l’année 2016. Les autorités s’attaquent aux marchés effervescents de l’immobilier dans certaines régions du pays, le gouvernement est confronté à des contraintes budgétaires et, face à la bulle du marché immobilier et aux pressions grandissantes pour déprécier la devise, la banque centrale devrait hésiter à assouplir sa politique pour soutenir la croissance en cas de ralentissement. Une autre raison pour laquelle on peut s’attendre à un ralentissement au quatrième trimestre est tout simplement que les autorités peuvent se le permettre. Depuis le début de l’année, la croissance du PIB a été confortablement supérieure à l’objectif de 6,5 %, de sorte que même avec une croissance de 6 % au dernier trimestre, les autorités rempliraient leur promesse.
Par conséquent, les dirigeants préféreront peut-être ne pas trop intervenir au 4ème trimestre et garder leur force de frappe pour 2017 afin de garantir une croissance solide dans la perspective du 19ème congrès du Parti communiste. Les déclarations du Président Xi sur l’importance de la politique budgétaire et du contrôle des entreprises publiques par l'État montrent que les réformes de marché sont reléguées au second plan derrière la croissance à l’heure actuelle, malgré les coûts à long terme. La croissance devrait largement atteindre son objectif cette année et en 2017, mais le contexte à long terme se dégrade.
S’endetter jusqu’au bout Concernant la croissance continue du crédit, comme le montrent les chiffres de ce trimestre, nous pensons que la question clé est de savoir comment l’accumulation de la dette va se manifester. Assisterons-nous à une implosion de l’économie chinoise et à un atterrissage forcé, ou à un scénario plus comparable au Japon, à savoir des décennies de croissance très modeste et une économie où fourmillent les entreprises et les banques « zombies » ? Il est encore trop tôt pour le dire, car nous ne savons pas quelle sera la réponse politique quand viendra le point d’inflexion. Cela étant dit, notons que la Chine bénéficiera toujours d’un potentiel de croissance plus élevé que le Japon à ce stade de sa crise, ce qui limite en quelque sorte les risques. La situation devrait s’éclaircir après le 19ème congrès du Parti communiste en novembre 2017, quand les objectifs du prochain plan quinquennal seront fixés.
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