Gestion obligataire mondiale flexible : vues mensuelles - mars 2024
Le mois de mars marque un changement dans le paysage des risques. Alors que la probabilité d'un « non-atterrissage » s'éloigne, le risque d'un « atterrissage brutal » augmente subtilement. Explorez les mises à jour de ce mois et découvrez notre analyse de l'évolution de ces scénarios.
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L'équipe de Gestion obligataire mondiale flexible évalue l'environnement macroéconomique actuel et son évolution possible en examinant la probabilité de divers scénarios possibles.
Bien que le cycle manufacturier mondial ait connu une année 2023 difficile, il est évident ce mois-ci que 2024 a démarré sur des bases beaucoup plus solides. Depuis plusieurs mois, nous soutenons l’idée que ce secteur atteindrait son point le plus bas avant de se redresser, ce qui se reflète désormais de manière plus visible dans les indicateurs avancés.
À l’heure actuelle, nous estimons que cette tendance à la hausse s’inscrit dans le scénario d’un « atterrissage en douceur », et il est peu probable qu’elle entraîne les problèmes de surchauffe auxquels le secteur des biens a été confronté en 2021 et 2022. Le marché du travail, un autre élément clé dans notre évaluation des probabilités des différents scénarios, semble également moins sujet à la surchauffe aux États-Unis.
Par conséquent, bien que le scénario de « pas d'atterrissage » demeure le risque extrême le plus préoccupant, nous avons réduit sa probabilité depuis février et légèrement augmenté le risque d’un « atterrissage brutal ».
GRAPHIQUE 1 : Le risque d'absence d'atterrissage atteint son apogée ; un atterrissage en douceur reste le scénario le plus probable
Source : Équipe de Gestion obligataire mondiale flexible au 18 mars 2024.
À titre illustratif uniquement. Un « atterrissage en douceur » fait référence à un scénario où la croissance économique ralentit mais à un rythme soutenable sans connaître de récession ; un « atterrissage brutal » désigne une chute brutale de l’activité économique et « pas d’atterrissage » fait référence à un scénario dans lequel l’inflation persiste et où les hausses de taux d’intérêt s'accélèrent à nouveau.
Sommes-nous en train de renoncer au scénario « Pas d’atterrissage » ?
Pas tout à fait, mais nous pensons que sa probabilité a peut-être atteint son apogée. Le marché du travail joue un rôle essentiel dans l’élaboration des politiques et dans notre évaluation des probabilités des différents scénarios. Les signes de modération nous ont amenés à réduire le risque associé à un scénario de « Pas d'atterrissage », tout en augmentant légèrement le risque d’un atterrissage brutal. En d'autres termes, plus le marché du travail est tendu, plus le risque d'absence d'atterrissage est élevé. L’évolution récente de la situation laisse entrevoir une diminution du risque d’un nouveau resserrement du marché du travail américain et davantage de signes d'assouplissement.
Le taux de démissions aux États-Unis, qui mesure le nombre de départs volontaires par rapport au nombre total d'emplois, est l’un de nos indicateurs préférés du marché du travail. Ce chiffre continue de baisser et est désormais inférieur aux niveaux observés en 2019. De plus, les intentions d’embauche des petites entreprises, telles que mesurées par l’enquête de la National Federation of Independent Business, ont considérablement ralenti depuis la fin de l’année dernière.
La situation s'améliore progressivement
L’amélioration des indicateurs avancés du cycle manufacturier mondial est alimentée par un puissant cocktail d’assouplissement des conditions financières, de politiques budgétaires expansionnistes et d’un soutien des dépenses de défense dans un contexte d’escalade des tensions géopolitiques. Il est peu probable que ces facteurs s’inversent rapidement. Nous pensons qu’ils indiquent un rebond modéré compatible avec le scénario d’un atterrissage en douceur.
Dans la zone euro également, les indicateurs avancés pointent vers une nette amélioration, tandis que l'impact maximal du resserrement monétaire se réduit progressivement. Compte tenu de la faiblesse des prévisions de croissance pour la région, il semble relativement facile de les dépasser avec des surprises positives. Toutefois, la nature persistante de l'inflation, conjuguée à l'interruption des avancées en matière de désinflation réalisées en 2023, constitue une mise en garde.
Il est peu probable que la détérioration de la dynamique de l’inflation entrave le début du cycle d’assouplissement européen. La Banque centrale européenne (BCE) semble déterminée à baisser ses taux en juin, quelles que soient les circonstances. Cependant, elle laisse entrevoir des défis potentiels à long terme. Nous pensons que le marché anticipe trop de baisses de taux, trop rapidement, après le mois de juin.
Quelles implications en termes de positionnement du portefeuille ?
Notre point de vue sur la duration globale (risque de taux d’intérêt) a été revu à la hausse en raison de l’amélioration des valorisations au cours du mois dernier, en particulier aux États-Unis. La vente massive d'obligations, conjuguée à la probabilité réduite d’un scénario de « pas d'atterrissage », rend les niveaux de rendement plus attrayants.
Compte tenu de l’amélioration des perspectives économiques dans la zone euro, du risque d'une inflation persistante et des valorisations relativement élevées, nous privilégions une position vendeuse sur les Bunds allemands sur une base inter-marché, en particulier par rapport aux gilts britanniques. Nous maintenons notre positionnement de base en faveur d'une dynamique de pentification de la courbe, même si nous ajustons légèrement notre évaluation de la courbe américaine. Bien qu'il y ait toujours un potentiel de hausse par rapport aux niveaux actuels, il est inférieur à ce que nous avions ciblé précédemment.
En termes d’allocation d’actifs, notre conviction la plus forte reste celle des obligations sécurisées. En ce qui concerne le crédit d’entreprise, nous restons sous-pondérés tant pour l’investment grade que pour le haut rendement aux États-Unis, en raison de valorisations toujours peu attrayantes. Dans la zone euro, la bonne performance du crédit investment grade a certes affaibli l’argument en faveur de valorisations attractives, mais nous restons toujours optimistes.
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