Gestion obligataire mondiale flexible : vues mensuelles - avril 2025
Dans un contexte d’incertitude, des valorisations attrayantes commencent à apparaître.
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Nous n'oublierons pas les deux dernières semaines de sitôt.
Bien que l’incertitude et le tumulte aient été déconcertants, toute médaille à son revers : nous pensons que certains actifs commencent à offrir des valorisations attrayantes malgré le contexte très incertain.
Nous avons augmenté notre probabilité d’un atterrissage brutal à 35 %, mais, selon notre analyse, un atterrissage en douceur reste l’issue la plus probable, à 55 %.
Source : Équipe mondiale de Gestion obligataire flexible de Schroders, au 14 avril 2025.
À titre illustratif uniquement. Un « atterrissage en douceur » désigne un scénario dans lequel la croissance économique ralentit et les pressions inflationnistes s’atténuent. Un « atterrissage brutal » désigne à l’inverse une chute brutale de l’activité économique nécessitant potentiellement des baisses de taux d'intérêt supplémentaires. Dans un scénario « sans atterrissage », l’inflation demeure persistante, impliquant que les taux d’intérêt pourraient rester élevés plus longtemps.
L'impact des droits de douane est significatif, mais il n'est pas compatible avec une profonde récession
Pour l’instant, la situation reste extrêmement incertaine, avec de nombreuses issues possibles et en évolution tweet après tweet.
Au moment de la rédaction de ce rapport, une pause de 90 jours sur les droits de douane réciproques a été annoncée pour tous les pays, à l’exception de la Chine, qui fera face à une augmentation des droits de douane de 145 %. Cependant, il y aura des exemptions à court terme pour les appareils électroniques. Pour l’instant, nous analysons les impacts économiques en l’état actuel (c’est-à-dire 145 % de droits de douane pour la Chine, 10 % pour le reste), en sachant que de nouveaux changements pourraient de nouveau avoir lieu bientôt.
La façon la plus simple d’analyser l’impact à court terme de ces politiques sur l’économie américaine est de les considérer simplement comme une taxe, sur les consommateurs et les entreprises. D’après des recherches menées par la Tax Foundation, il s’agit de la plus importante augmentation d’impôt observée depuis le début des années 1990. Cela entravera probablement la croissance en réduisant les revenus réels des consommateurs, mais l’impact pourrait être moins grave que redouté initialement après le « Liberation Day », lorsque des droits de douane réciproques plus importants ont été annoncés. La « hausse d’impôts » actuelle, estimée à environ 0,6 % du PIB, est désormais compatible avec une croissance lente, peut-être une stagnation, mais pas une profonde récession.
Alors que les consommateurs du monde entier seront confrontés à des coûts plus élevés en raison des droits de douane, ils bénéficieront d’un certain soulagement grâce à la baisse des prix du pétrole. Bien que cela ne compense pas complètement la douleur de la hausse des prix due aux droits de douane, il s’agit d’un facteur positif.
Pour le reste du monde, ces droits de douane agiront comme un choc désinflationniste et contribueront à une croissance plus faible et à une baisse des prix du pétrole. Les banques centrales devront peut-être assouplir leurs politiques plus qu’habituellement, en raison de la baisse de l’inflation et du ralentissement de la croissance : cela pourrait contribuer à atténuer certains des effets négatifs sur la croissance. Il reste à voir si des pays comme la Chine ou ceux de l’UE mettront en œuvre un soutien budgétaire plus important pour aider les entreprises nationales à atténuer les impacts de la guerre commerciale. De telles mesures, si elles sont prises, pourraient être bénéfiques pour la croissance en fonction de leur taille et de leur calendrier.
Des valorisations attrayantes apparaissent après une vague de ventes massives
Bien que les développements actuels ne semblent pas très positifs d’un point de vue économique, il est important de tenir compte de la relation entre ces facteurs macroéconomiques et les valorisations du marché. Dans des domaines tels que le crédit investment grade (IG) et le crédit à haut rendement (HY), nous pensons que les mouvements importants du marché et certaines ventes massives ont créé un point d’entrée attrayant pour ces classes d’actifs, même si une sélection rigoureuse des titres restera essentielle.
La confiance des investisseurs est naturellement faible à l'heure actuelle. Toutefois, ce sentiment morose offre des perspectives de rendements attractifs, car les investisseurs recommenceront à s'engager sur le marché dès qu'ils percevront une certaine stabilité dans les politiques menées.
Où se trouvent les opportunités ?
Au cours des dernières semaines, sur le front des obligations d’État, les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans ont considérablement augmenté par rapport aux niveaux de fin mars (ce qui signifie que les prix ont chuté). Cette hausse des rendements s’est produite alors même que les cours des marchés boursiers ont chuté et que les spreads de crédit (la différence de rendement entre une obligation d’entreprise et une obligation de référence sans risque) se sont élargis, ce qui indique une plus grande incertitude sur les marchés.
Nous avons une opinion positive sur les rendements américains à 5 ans, mais sommes prudents vis-à-vis des bons du Trésor à moyenne et longue échéance, qui restent vulnérables. Nous sommes pessimites quant aux obligations de la zone euro, compte tenu des valorisations élevées dans un contexte de changements importants de politique budgétaire, en particulier en Allemagne. D'un point de vue inter-marchés, les Bunds allemands restent notre choix privilégié pour des positions à découvert.
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