Gestion obligataire mondiale flexible : vues mensuelles - mai 2024
Alors que les grandes banques centrales se préparent à baisser leurs taux, la position attentiste de la Fed soulève des questions sur la possibilité d'une divergence marquée des trajectoires de taux des banques centrales non américaines.
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L'équipe de Gestion obligataire mondiale flexible évalue l'environnement macroéconomique actuel et son évolution possible à travers divers scénarios potentiels, pour en déduire les implications pour les investisseurs obligataires.
Synchronisation ou divergence ?
À l’heure actuelle, les grandes banques centrales se préparent à des baisses de taux imminentes. La Banque centrale européenne (BCE) va très probablement réduire ses taux en juin et la Banque d’Angleterre devrait lui emboîter le pas. Cependant, malgré leurs affirmations contraires, il semble difficile d’imaginer que les trajectoires de taux des banques centrales non américaines ne seront pas influencées par l’action, ou l’attentisme, de la Réserve Fédérale (Fed) dans les mois à venir, compte tenu de son impact sur les conditions financières (c’est-à-dire à quel point il est bon marché et facile pour les consommateurs et les entreprises d’accéder au financement), les prix des matières premières et les fluctuations des devises, entre autres.
Un scénario à envisager serait la poursuite du ralentissement de la dynamique de croissance aux États-Unis. Cela pourrait créer les conditions propices à une baisse des taux directeurs par la Fed dans le courant de l'année.
Une plus grande confiance dans un atterrissage en douceur.... Le risque d’absence d'atterrissage diminue
Source : Équipe de Gestion obligataire mondiale flexible au 21 mai 2024.
À titre illustratif uniquement. Un « atterrissage en douceur » désigne un scénario dans lequel la croissance économique ralentit et les pressions inflationnistes s’atténuent. Un « atterrissage brutal » désigne à l’inverse une chute brutale de l’activité économique nécessitant potentiellement des baisses de taux d'intérêt supplémentaires. Dans un scénario « pas d’atterrissage » l’inflation demeure persistante, impliquant que les taux d’intérêt pourraient rester élevés plus longtemps.
Au cours du mois dernier, nous avons réduit le risque d’un scénario « pas d’atterrissage », augmentant la probabilité de celui d’un « atterrissage en douceur » (notre scénario de base) en raison des premiers signes de modération de l’économie américaine et de nouvelles encourageantes sur le front de l’inflation.
Cette modération se manifeste à travers plusieurs indicateurs économiques : la confiance des consommateurs, le taux de démissions et les premières demandes d'allocations chômage laissent penser que les inquiétudes antérieures concernant une possible surchauffe du marché du travail étaient peut-être exagérées. Les emplois non agricoles, en particulier, marquent la tendance, et le ralentissement des embauches dans les secteurs clés (secteur privé hors soins de santé) a été perçu positivement dans le dernier rapport. Avec une croissance de près de 100 000 emplois « essentiels » et 175 000 gains totaux sur la masse salariale, le marché du travail demeure robuste.
En ce qui concerne l’inflation, les prix du pétrole ont reculé par rapport à leurs sommets d’avril suite à l’apaisement des tensions géopolitiques. Parallèlement, les données de l’indice des prix à la consommation (IPC) américain pour avril ont montré une nouvelle amélioration par rapport à mars, en particulier dans les secteurs clés, tels que les services hors logement. Malgré une légère hausse de l’inflation sous-jacente de près de 0,3 % en glissement mensuel, le niveau global reste supérieur aux attentes de la Fed et du marché. Néanmoins, cette progression par rapport au premier trimestre constitue une avancée significative dans la bonne direction.
Si ce ralentissement de la dynamique de croissance se poursuit, il ouvrira la voie à une baisse des taux directeurs par la Fed dans le courant de l’année.
Difficile à expliquer
Un phénomène surprenant s’est produit : la dernière publication de l’enquête ISM sur les services a montré une baisse sous la barre des 50 (marquant une contraction) pour la première fois depuis plus d’un an, avec une faiblesse des nouvelles commandes, de l’emploi et de la production. Pour des raisons qui ne sont pas immédiatement évidentes, cet indicateur avancé, autrefois robuste, semble avoir perdu de sa pertinence dans l’ère post-Covid.
Il est trop tôt pour évoquer le risque d’un atterrissage brutal sur la base d’un seul indicateur d’enquête particulièrement faible. Cependant, notre analyse des données du secteur des services, qu'elles proviennent d'enquêtes ou de sources officielles, sera renforcée et plus approfondie que d'habitude dans les mois à venir.
Quelles implications pour nos perspectives d’investissement ?
Nos perspectives pour les marchés obligataires mondiaux se sont améliorées suite à la diminution du risque d’un scénario « pas d’atterrissage », situation qui aurait le plus d’impact sur les rendements obligataires. De plus, la dernière réunion de la Fed a écarté l’éventualité de nouvelles hausses de taux en présence de données économiques robustes – un tournant crucial. Ces éléments justifient notre position favorable à l’égard de la duration mondiale (ou l’exposition au risque de taux d’intérêt).
Notre allocation d’actifs a relativement peu changé depuis le mois dernier, à l’exception d’une légère révision à la hausse de notre exposition à la dette émergente en devise locale. Nous continuons de privilégier les obligations garanties (dette constituée de prêts adossés à des garanties séparées), les titres adossés à des créances hypothécaires d’agences (MBS), les émetteurs européens de crédit investment grade à plus court terme et les émetteurs quasi-souverains. En revanche, nous restons sous-pondérés en obligations américaines investment grade et en obligations high yield à l’échelle mondiale en raison de valorisations peu attrayantes. (Les obligations investment grade sont les obligations de la plus haute qualité telles que déterminées par une agence de notation de crédit ; les obligations high yield sont plus spéculatives, avec une notation de crédit inférieure à la catégorie investment grade).
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