Gestion obligataire mondiale flexible : vues mensuelles - mai 2025
Les risques de récession ont diminué et certains segments du marché obligataire ont déjà réagi rapidement pour s'y adapter.
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Les craintes d’une récession du marché se sont rapidement apaisées grâce à l'assouplissement de la position agressive de Donald Trump concernant les échanges commerciaux, notamment par une suspension d'une durée de 90 jours des droits de douane réciproques et une réduction des droits de douane progressifs contre la Chine. De plus, jusqu'à présent du moins, les données économiques se maintiennent relativement bien : l’économie américaine semble avoir échappé au pire des scénarios.
Quelles implications pour nos prévisions ?
L’amélioration des perspectives de croissance nous a amenés à revoir à la baisse notre prévision d’un atterrissage brutal, à 15 % (contre 35 % le mois dernier). Notre scénario de base est, depuis un certain temps, celui d’un « atterrissage en douceur », et nous revoyons à la hausse cette probabilité, à 65 % (contre 55 % auparavant), pour refléter notre conviction accrue à cet égard. Cependant, nous restons parfaitement conscients des conséquences inflationnistes des droits de douane et de leurs implications pour la politique de la Réserve fédérale américaine (Fed), ce qui a motivé une augmentation de notre prévision de « non-atterrissage » à 20 % (contre 10 % auparavant).
À titre illustratif uniquement. Un « atterrissage en douceur » désigne un scénario dans lequel la croissance économique ralentit et les pressions inflationnistes s’atténuent. Un « atterrissage brutal » désigne à l’inverse une chute brutale de l’activité économique nécessitant potentiellement des baisses de taux d'intérêt supplémentaires. Dans un scénario « sans atterrissage », l’inflation demeure persistante, impliquant que les taux d’intérêt pourraient rester élevés plus longtemps.
L’économie américaine semble résistante... pour l'instant
Il est, certes, trop tôt pour mesurer l'impact des incertitudes liées aux droits de douane sur l'économie réelle, mais celui-ci semble moins grave que prévu initialement. Néanmoins, nous nous attendons toujours à ce que l’économie américaine ralentisse dans les mois à venir, car les incertitudes liées à la politique commerciale fluctuante de Donald Trump se traduisent par un environnement commercial difficile.
En ce qui concerne l’inflation, si les dernières données publiées pour avril ne font état que d'un impact mineur des droits de douane à ce jour, les entreprises mettent déjà en garde contre une hausse des prix, qui devrait se refléter dans les données officielles au cours de l’été. Tout cela place la Réserve fédérale américaine (Fed) dans une position attentiste.
Ailleurs dans le monde...
En Europe continentale, les mesures de relance budgétaire positives prises par l’Allemagne, combinées à un assouplissement des conditions financières, contribuent à soutenir une trajectoire positive de la croissance à moyen terme. Les premiers signes de relance du crédit en Chine confortent également ce point de vue.
Au Royaume-Uni, la dernière réunion de la Banque d’Angleterre (BoE) a rappelé opportunément au marché de ne pas anticiper trop rapidement une diminution excessive des taux d’intérêt. Compte tenu des nombreux risques inflationnistes à court terme, comme la hausse des charges sociales et l’augmentation du salaire minimum qui est entrée en vigueur en avril, la Banque d'Angleterre a réaffirmé son intention de mener une politique monétaire « progressive ».
Qu'en est-il des obligations d'État ?
Dans l'état actuel des choses, les valorisations aux États-Unis ne semblent pas très attractives et nous incitent à rester neutres. Toutefois, si les données économiques venaient à se détériorer davantage, nous pensons que les rendements américains pourraient baisser (étant donné que les rendements évoluent à l’inverse des prix).
D’un point de vue cross-market, nous privilégions les positions courtes en Allemagne : cela s’explique à la fois par le fait que la Banque centrale européenne (BCE) a déjà assoupli sa politique monétaire, et par nos perspectives de croissance relativement optimistes.
Nos principales perspectives concernant l’allocation d’actifs
Nous avons revu à la baisse nos notes pour le crédit d’entreprise en raison du fort rebond de cette classe d’actifs et, par conséquent, de ses valorisations moins attractives. Nous continuons de privilégier le segment court de la courbe (c’est-à-dire les obligations à court terme, entre 1 à 5 ans) dans les obligations investment grade (IG) américaines et européennes, où nous voyons davantage de valeur que dans les obligations à plus longue échéance. Les titres adossés à des créances hypothécaires émis par des agences restent une position longue privilégiée.
Nous pensons que les obligations souveraines, supranationales et d’agences (SSA), en particulier les obligations européennes, offrent une bonne valeur sur une base relative, car elles ont sous-performé les autres segments du marché obligataire européen. De même, sur les marchés obligataires de la zone euro, nous privilégions les marchés semi-core (comme la France) aux marchés périphériques en raison de leurs valorisations relatives.
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