Obligations à court terme : la stabilité face à l’incertitude ?
La politique américaine ajoute une nouvelle dose d’incertitude aux perspectives mondiales. La volatilité est en hausse sur tous les actifs financiers, et les obligations n’ont pas été épargnées. Alors, comment se comportent les obligations à court terme ? Pour faire court : assez bien.
Dans un monde où un gros titre ou un tweet peut faire bouger les marchés rapidement et de manière significative, les obligations à court terme offrent une certaine stabilité depuis le début de l’année.
Ce phénomène est particulièrement flagrant sur les marchés de la zone euro : le protectionnisme accru des États-Unis s'est accompagné d'un bouleversement du paysage budgétaire allemand, ce qui a entraîné une hausse des rendements obligataires à plus long terme.
Le graphique ci-dessous compare la performance de l’indice Bloomberg Euro Aggregate (composé d’obligations d’État, de crédit et titrisées) dans le secteur des 1-3 ans avec celle du secteur des +10 ans.
On constate que l’appréciation beaucoup plus régulière du marché des obligations à court terme depuis le début de l’année contraste avec la volatilité nettement plus élevée et la sous-performance des obligations à plus long terme.
EURO Aggregate : 1-3 ans contre +10 ans
Cependant, cela ne concerne pas uniquement les marchés de la zone euro : la situation est similaire aux États-Unis et au Royaume-Uni. Là encore, les obligations à plus long terme ont sous-performé et ont affiché une volatilité plus importante comme on pouvait s’y attendre compte tenu du risque plus important de taux d’intérêt.
États-Unis vs Royaume-Uni
Les courbes de taux se sont pentifiées
La surperformance des obligations à court terme depuis le début de l'année s'explique en grande partie par la pentification des courbes de taux. Les taux ont baissé dans le segment court de la courbe, sous l'effet de la politique accommodante des banques centrales, et ont augmenté dans le segment long de la courbe dans la plupart des cas, en raison de la hausse de la prime de terme*.
Comme nous le savons, les taux de rendement évoluent à l’inverse des prix. Ainsi, comme illustré ci-dessous, le rendement des prix du secteur 1-3 ans depuis le début de l’année a été positif, et le rendement supplémentaire des coupons a stimulé le rendement total global.
En comparaison, le secteur +10 ans a enregistré des pertes de rendement total, car le rendement des coupons (bien que plus élevé) n’a pas suffi à compenser les pertes dues à la hausse des taux sur le marché obligataire.
Performance depuis le début de l’année ( %), en euros
L’effet stabilisateur du revenu
Cependant, malgré la récente pentification, les courbes restent assez plates d’un point de vue historique, ce qui signifie que les investisseurs obtiennent un rendement relativement attrayant, pour une durée (ou un risque de taux d’intérêt) beaucoup plus courte.
Avec la fin de la politique de taux d'intérêt zéro, les revenus (coupons) sont heureusement redevenus une composante plus importante des rendements obligataires. Cela vaut quelle que soit l’échéance considérée, mais la duration nettement plus faible des obligations à court terme fait que ce flux de revenus régulier représente une part plus significative du rendement total de ce segment.
En d’autres termes, le coussin (protection contre les pertes en capital) est plus important pour les obligations à court terme car le rendement par unité de risque de taux d’intérêt y est plus élevé.
Ceci est illustré dans le graphique ci-dessous, qui compare les niveaux de rentabilité (la variation de rendement nécessaire pour effacer le revenu généré sur une période de 12 mois) des marchés obligataires à court et à long terme de la zone euro.
Seuil de rentabilité des obligations en euros : dans quelle mesure les taux doivent-ils augmenter pour entraîner des pertes en rendement total ?
Cela ne signifie pas que cette partie de la courbe ne générera aucune perte, mais plus le seuil de rentabilité est élevé, plus la protection est forte.
Quelles perspectives pour la suite ?
Nous sommes peut-être à un pic d'incertitude, mais rien n'est moins sûr. Ce qui est certain en revanche, c'est que les obligations à court terme ont aujourd’hui un rôle stratégique à jouer dans un portefeuille d’investissement diversifié.
À mesure que les taux d'intérêt baissent, les obligations à court terme peuvent constituer un tremplin pour les investisseurs souhaitant sortir de leurs liquidités ou diversifier un portefeuille d'investissements afin de réduire la volatilité des rendements. Le niveau constant des revenus, aujourd'hui comme par le passé, contribue à limiter la volatilité des marchés, ce qui est particulièrement utile lorsque les perspectives économiques sont susceptibles de changer à tout moment.
Dans l’environnement actuel, il est important de garder à l'esprit qu'il ne suffit plus simplement d'acheter des obligations : les investisseurs doivent également tenir compte du positionnement sur la courbe ainsi que des divergences entre zones géographiques et classes d’actifs. C'est pourquoi un fonds obligataire à court terme géré activement répond à de nombreux critères pour les investisseurs souhaitant diversifier le risque de leur portefeuille, en particulier s'il a la capacité de réagir rapidement à un environnement de marché mouvant et difficile.
* La prime de terme correspond au rendement supplémentaire que vous recevez pour avoir accepté le risque additionnel de bloquer votre argent pendant, par exemple, dix ans, plutôt que de le réinvestir dans des titres sans risque qui arrivent à échéance plusieurs fois, tels que des bons du Trésor à un mois, sur une période de dix ans.
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