Une nouvelle frontière : comment les gérants privés exploitent les opportunités sur les marchés non cotés
Notre enquête Global Investor Insights Survey dévoile les dernières tendances au sein des investissements sur les marchés non cotés pour la gestion privée, ainsi que les défis rencontrés.
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L'édition 2024 de notre Global Investor Insights Survey (GIIS), enquête mondiale sur les perspectives des investisseurs, révèle que les investissements sur les marchés privés, traditionnellement réservés aux investisseurs institutionnels, suscitent un intérêt croissant de la part des investisseurs privés, malgré les inquiétudes concernant la liquidité et une méconnaissance relative de ces marchés par le grand public1.
L’enquête, qui rassemble les réponses de plus de 1 000 gestionnaires de patrimoine et conseillers financiers dans le monde, indique que la moitié de ces professionnels offrent déjà un accès aux marchés privés à leurs clients, attirés par des rendements potentiellement plus élevés et une diversification de l'allocation de leur portefeuille. Et parmi ceux qui n’ont pas encore investi, 20 % prévoient de le faire d'ici 1 à 2 ans.
En ce qui concerne les domaines dans lesquels ils prévoient d’investir davantage au cours des deux prochaines années, les gestionnaires de patrimoine et conseillers financiers montrent une préférence particulière pour le private equity, les solutions multi-actifs privés et les actions d’infrastructures renouvelables.
En moyenne, quelle évolution anticipez-vous en matière d’allocation de vos clients aux actifs privés suivants au cours des 2 prochaines années ?
Carla Bergareche, Global Head of Wealth, Client Group, déclare : « 2022 a été un signal d’alarme pour les investisseurs, car les corrélations entre actifs ont évolué et sont devenues instables, rendant essentiel le besoin de diversification et l’intégration de nouvelles classes d’actifs dans les portefeuilles, aussi bien pour les investisseurs institutionnels que privés. »
« Parallèlement, des thèmes clés tels que l’intelligence artificielle, la transition énergétique et le vieillissement de la population mondiale créent des opportunités d’investissement à long terme sur les marchés non cotés. Les clients privés, désireux d’exploiter ces tendances émergentes, trouvent bénéfique d’inclure les actifs non cotés dans leur portefeuille, d’autant que certaines des entreprises à l’origine de ces tendances sont privées.
Quels principaux avantages vos clients voient-ils dans l'investissement dans les actifs privés pour les trois à cinq prochaines années ?
Une croissance à différentes vitesses
Les investisseurs privés se trouvent à différentes étapes de leur parcours sur les marchés non cotés. Nos données révèlent un paysage diversifié à travers le monde dans la façon dont ils accèdent à ces marchés ou prévoient de le faire. Les conseillers des Amériques sont ceux qui investissent le plus dans les marchés privés (59 %), suivis de près par la région Asie-Pacifique (55 %) et la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (53 %).
En examinant plus en détail les régions, les conseillers en gestion de patrimoine et les gestionnaires de fortune du Moyen-Orient, de la péninsule ibérique et des pays nordiques affichent des taux d'adoption supérieurs à la moyenne mondiale, atteignant respectivement près de 67 %, 64 % et 63 % pour les marchés privés.
L'Italie présente un cas intéressant. Bien que les allocations actuelles y soient plus modestes, la trajectoire de croissance est claire : 26 % des conseillers en gestion de patrimoine et les gestionnaires de fortune prévoient de proposer des offres sur les marchés privés dans les 1 à 2 prochaines années. Ce pourcentage dépasse nettement la moyenne mondiale de 19 %, indiquant une demande émergente sur le marché italien.
La France, l’Allemagne et le Benelux affichent la plus forte inclination vers les marchés privés, avec un pourcentage important de gestionnaires de patrimoine et de conseillers financiers allouant 10 % ou plus de leur portefeuille à ces classes d’actifs, ce qui est supérieur à la moyenne mondiale.
En ce qui concerne la région APAC, la plupart des clients de Singapour allouent 5 à 10 % aux marchés privés, ce qui correspond à la moyenne mondiale. Cependant, 13 % d'entre eux (contre seulement 5 % à l’échelle mondiale) déclarent qu’un client typique détient en moyenne plus de 20 % de son portefeuille en actifs privés.
À l'inverse, l'Australie adopte une stratégie plus prudente. Moins de la moitié des conseillers en gestion de patrimoine et des gestionnaires de fortune australiens proposent des investissements sur les marchés privés. De plus, trois sur dix n'ont pas l'intention d'introduire de telles offres, tandis que 21 % envisagent de le faire d'ici un à deux ans.
L’accès est essentiel
Bien que les occasions d’obtenir une part de ce marché abondent, notre enquête révèle un potentiel inexploité important parmi les clients de la gestion de patrimoine, avec des allocations à ces marchés restant relativement faibles. Pour les clients exposés aux marchés privés, l’allocation typique varie entre 1 % et moins de 5 %, ou entre 5 % et moins de 10 %. Cela contraste fortement avec les family offices ou les investisseurs institutionnels, qui allouent généralement entre 10 % et 20 % ou plus de 20 % de leurs portefeuilles à ces marchés.
Quel pourcentage des actifs d’un client typique est investi sur les marchés privés ?
L'accès facilité aux marchés privés accélère la croissance auprès des clients de la gestion privée, également stimulée par la technologie, l’innovation en matière de produits et la nouvelle réglementation.
L’enquête révèle que les gestionnaires de patrimoine et les conseillers accèdent aux opportunités des marchés privés par le biais de divers canaux. Plus de la moitié (55 %) recourent principalement à des fonds cotés en bourse2, qui peuvent offrir une liquidité quotidienne, tandis qu’un peu plus de la moitié des répondants (51 %) optent également pour des fonds ouverts evergreen (semi-liquides), qui permettent des investissements en continu et des rachats périodiques.
Au Royaume-Uni, seul un tiers des conseillers en gestion de patrimoine et des gestionnaires de fortune proposent des investissements sur les marchés privés, ce qui est bien en dessous de la moyenne mondiale de 55 %. Pourtant, les principaux types d'investissements, comme les fonds cotés et les fonds fermés, restent populaires à l'échelle mondiale. Cela indique que la manière traditionnelle d’accéder aux marchés privés, par le biais des fiducies d’investissement, est toujours répandue.
Tim Boole, responsable de la gestion des produits chez Schroders Capital, déclare : « Il n’y a pas qu’une seule façon d'investir le patrimoine de clients fortunés sur les marchés privés. Nombreux sont ceux qui apprécient de pouvoir choisir parmi une gamme d'options prêtes à l'emploi, et les fonds semi-liquides ont joué un rôle important pour répondre à cette demande. »
« Dans ce scénario, nous prenons en charge tout le travail de fond pour simplifier l'accès aux marchés privés, en réalisant la structuration complète et en aidant à choisir les meilleurs investissements. De cette façon, le gestionnaire d’actifs ou la banque privée n’a qu’à réfléchir à la manière d’intégrer les marchés privés dans les portefeuilles et de proposer cette opportunité à ses clients finaux. »
Quels sont les principaux moyens par lesquels vos clients accèdent aux opportunités sur les marchés privés ?
Les nouvelles structures de fonds réglementées, comme le Long-Term Assets Fund (LTAF) au Royaume-Uni, constituent désormais une option supplémentaire que les gestionnaires de patrimoine peuvent présenter à leurs clients en fonction de leur tolérance au risque et de leurs objectifs.
Le Benelux, la Suisse, la France et les pays nordiques, qui figurent déjà parmi les marchés privés les plus avancés d’Europe, affichent la plus forte inclination pour les marchés privés dans le domaine de la gestion conseillée. Une proportion significative de gestionnaires de patrimoine et de conseillers financiers allouent 10 % ou plus de leurs portefeuilles à ces classes d’actifs, ce qui est supérieur à la moyenne mondiale. Grâce à de nouvelles structures de fonds réglementées, comme le Fonds européen d'investissement à long terme (ELTIF), de plus en plus d'investisseurs européens accèdent plus aisément aux marchés privés.
En ce qui concerne la région APAC, la plupart des clients de Singapour allouent 5 à 10 % aux marchés privés, correspondant à la moyenne mondiale. Cependant, 13 % des clients singapouriens, contre 5 % à l’échelle mondiale, déclarent qu’un client type détient en moyenne plus de 20 % de son portefeuille en actifs privés.
Surmonter les défis
Malgré les avantages perçus, les investisseurs privés doivent encore naviguer à travers les subtilités des marchés non cotés. La moitié des répondants a identifié le manque potentiel ou perçu de liquidité comme étant le principal obstacle pour les clients. Cela n’est pas surprenant, car les investissements sur les marchés privés sont des engagements à long terme et ne peuvent généralement pas être vendus ou échangés aussi facilement que les actions cotées en bourse.
Cependant, ces défis présentent également des opportunités. La moitié des personnes interrogées estiment que l’éducation des clients pourrait aider à surmonter ces obstacles et favoriser une plus grande inclusion des marchés privés dans leurs portefeuilles. En outre, le développement de structures de produits plus adaptées et l’abaissement des minimums d’investissement pourraient rendre ces marchés plus accessibles aux investisseurs privés.
Comme nous l'avons observé, certaines de ces évolutions sont déjà en cours, avec un cadre réglementaire renforcé et de nouvelles structures de fonds offrant des points d'entrée plus accessibles, ainsi qu'une structure et une gestion plus simples que celles des fonds illiquides traditionnels.
Tim Boole affirme : « Le niveau de demande que nous observons pour les actifs privés est élevé, non seulement en Europe, mais aussi en Asie et aux États-Unis. Cela dit, il y a encore une certaine hésitation. Les banques privées et les gestionnaires de patrimoine font preuve de prudence quant à leur capacité opérationnelle à répondre à cette demande. »
« L'éducation est donc cruciale – non seulement pour les clients finaux, mais également pour les gestionnaires qui les accompagnent, car il est essentiel qu'ils comprennent comment les marchés privés peuvent aider leurs clients à atteindre leurs objectifs. »
Nos experts estiment que la technologie va stimuler l'adoption des investissements sur les marchés privés. Schroders investit massivement dans la tokenisation, menant plusieurs projets pilotes à l'échelle mondiale pour explorer comment cette technologie peut améliorer la liquidité et l'efficacité dans l'investissement en patrimoine privé. Cela pourrait transformer les marchés privés et cotés en simplifiant les processus de souscription et en favorisant une meilleure familiarité avec les actifs privés.
Principaux points à retenir :
- Les placements sur les marchés privés sont de plus en plus attrayants pour les investisseurs privés et les gestionnaires de patrimoine, en raison de rendements potentiellement plus élevés, de la diversification du portefeuille et des opportunités à long terme.
- Malgré l’intérêt croissant, les allocations de la clientèle privée à ces marchés restent relativement faibles par rapport aux investisseurs institutionnels (entre 5 % et 10 %), mettant en évidence un potentiel inexploité.
- L’accès aux marchés privés se diversifie et devient plus facile, grâce aux progrès technologiques, à l’innovation des produits et aux nouvelles réglementations, les conseillers en gestion de patrimoine et les gestionnaires de fortune utilisant un mélange de fonds cotés (55 %), de fonds ouverts evergreen (51 %) et de fonds fermés (48 %).
- Des défis tels que les problèmes de liquidité persistent pour 50 % des répondants, mais des stratégies telles que l’éducation des clients, des structures de produits plus adaptées et des minimums d’investissement plus bas sont utilisées pour surmonter ces obstacles et promouvoir davantage l’inclusion sur le marché privé.
Lire l’intégralité de la Schroders Global Investor Insights Survey, Gestion de patrimoine : Conseillers financiers
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- Source : L’enquête mondiale sur les perspectives des investisseurs de Schroders, Global Investor Insights Survey, a interrogé 1 755 gestionnaires de patrimoine et conseillers financiers parmi d’autres groupes d’investisseurs dans 31 endroits différents de la région EMEA, du Royaume-Uni, des États-Unis, de l’Asie-Pacifique et de l’Amérique latine, entre juin et juillet 2024.
- Remarque : Par « fonds cotés », nous pensons que de nombreux conseillers en gestion de patrimoine et gestionnaires de fortune ont inclus des FPI ou des fonds de capital-investissement cotés.
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